Politique

Criminalisation du colonialisme : le gouvernement sous pression

Le dossier de la criminalisation de la colonisation française (1830-1962) a été abordé en deux actes à l’occasion de deux évènements organisés à deux journées d’intervalle par les deux Chambres du Parlement algérien.

D’abord lundi 25 octobre à l’occasion d’une table ronde organisée par l’Assemblée populaire nationale (APN), officiellement en réponse au Parlement français et lors d’une journée thématique à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale en 1954, organisée ce mercredi 27 octobre, par la Chambre haute du Parlement (Conseil de la nation).

| Lire aussi : Algérie – France : le Parlement algérien contre-attaque

Profitant de ce retour en force du projet de criminalisation du colonialisme français qui avait échoué en 2010 aux portes du même Parlement, le sénateur FLN Abdelouahab Benzaim a qualifié de « droit naturel » la criminalisation du colonialisme, dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et la France.

« Notre pays est tout à fait dans son droit de criminaliser le colonialisme français qui a duré 132 ans. Les Français ont commis en Algérie des actes criminels qui ont fait des millions de victimes et ont procédé à des essais nucléaires (dans le sud du pays), sans parler de l’exploitation des ressources naturelles de l’Algérie », a déclaré Benzaim à TSA, mardi 26 octobre.

« Qu’attendons-nous pour criminaliser la colonisation? »

Abdelouahab Benzaim est revenu ce mercredi à la charge en interpellant directement le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, afin que le Parlement se penche (à nouveau) sur cette question.

« Qu’attendons-nous pour criminaliser la colonisation? Pourquoi ne pas soumettre le sujet au Parlement avec ses deux chambres ? Il est de notre droit en tant qu’Algériens, parlementaires et responsables de criminaliser le colonialisme avec force, 59 ans après l’Indépendance », a plaidé Benzaim devant le parterre de participants à la rencontre dont le ministre des Moudjahidine,  Laïd  Rebigua.

« La France officielle honore les harkis et rend hommage à ses soldats qui ont commis des massacres en Algérie en leur conférant le statut de héros. Elle va même jusqu’à nier l’existence de la nation algérienne (avant la colonisation française). Ne pensez-vous pas que la loi criminalisant le colonialisme mettra les points sur « i » dans notre relation avec l’ancien colonisateur et va ouvrir une nouvelle page entre l’Algérie et la France officielle ? », a poursuivi le sénateur. 

En janvier dernier, le conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi a estimé que la colonisation a été criminalisée par le peuple algérien et ne nécessite pas un texte de loi.

« La criminalisation de la colonisation n’est pas une priorité dans le dossier de la mémoire dont je suis responsable », avait dit M. Chikhi.

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