Poussée de tension entre Alger et Bamako. Au lendemain de la visite en Algérie de l’imam de la confrérie Kountia du Mali, Mahmoud Dicko, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale malien a annoncé, mercredi 20 décembre, sur Facebook, avoir convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Bamako.

Motif de la convocation : « Élever une vive protestation du Gouvernement de la République du Mali, suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali », précise le texte.

« À cette occasion, le ministre a souligné que les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, et sans la moindre information ou implication des Autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au Gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ayant choisi le camp des terroristes, sont de nature à entacher les bonnes relations entre les deux pays », note le communiqué.

Le Ministère malien parle de « récurrentes » en Algérie sans fournir de détails sur l’identité de ces « personnes » impliquées dans ces rencontres. Mais l’allusion semble claire à la visite de l’Imam de la confrérie Kountia, connu comme le plus politique des religieux maliens, reçu en grande pompe mardi par les autorités algériennes.

Le Mali convoque l’ambassadeur d’Algérie à Bamako

Pour le gouvernement malien, ces « actes » qu’il a « soulignés avec insistance », constituent une « ingérence dans les affaires intérieures du Mali ». C’est pourquoi, il « invite » la partie algérienne à « privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’État à État avec les partenaires du Mali ».

Mais en dépit de cette « poussée de tension », les autorités à Bamako, issues d’un coup d’État en 2021, réitèrent leur attachement au processus de paix dit d’Alger, parrainé par l’Algérie. « Il (le ministère malien, NDLR) a, par la même occasion, rappelé le contexte dans lequel le Mali, en assumant toute sa responsabilité d’État souverain, a fait appel à l’Algérie, au regard des liens historiques de fraternité et de confiance mutuelle entre les deux pays, pour assurer le rôle de leadership de la médiation internationale dans le cadre du processus de paix », souligne le communiqué.

Reçu mardi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en présence de plusieurs hauts responsables, l’imam de la confrérie Kountia, Mahmoud Dicko a remercié l’Algérie « pour son soutien au Mali durant toutes les étapes et les crises qu’il a traversées ».

Il a exprimé le vœu de voir son pays « surmonter les difficultés qu’il traverse et de voir se concrétiser la réconciliation et le vivre-ensemble en paix entre les peuples de la région du Sahel ». L’Algérie n’a pas encore réagi à cette convocation.

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