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Crise franco-algérienne : les Algériens de France de nouveau dans la tourmente

Crise franco-algérienne : les Algériens de France de nouveau dans la tourmente

Par MotionCenter / Adobe Stock
France - Algérie

La détente entre l’Algérie et la France n’a duré que quelques jours. Les deux pays traversent de nouveau de fortes tensions, avec des mesures inédites de part et d’autre.

La diaspora algérienne en France risque de se retrouver de nouveau dans le viseur du courant anti-algérien qui, décidément, fait tout pour rendre impossible une relation bilatérale apaisée. 

Bruno Retailleau mis en cause par l’Algérie

L’Algérie a accusé nommément le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau d’avoir orchestré l’arrestation et la détention d’un agent consulaire algérien à Paris le 8 avril, soit deux jours seulement après la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Cette arrestation a donné lieu à une série de réactions et contre-réactions, ramenant la crise entre les deux pays à la case départ. 

Une très forte diaspora algérienne est présente en France, composée d’immigrés de français d’origine algérienne et de franco-algériens. C’est cette richesse commune que le courant anti-algérien tente depuis plusieurs mois de transformer en source de discorde et de tiraillements. 

S’exprimant ce mercredi 16 avril sur les derniers développements, Jean-Noël Barrot a évoqué cette communauté. "Les Franco-Algériens sont une chance pour la France, ils ne doivent pas faire les frais des tensions entre nos deux pays », a déclaré le chef de la diplomatie française sur France Inter. 

Son collègue de la Justice a aussi évoqué la diaspora, commençant par son cas personnel, lui qui est descendant d’un tirailleur algérien. 

« J’ai des origines partagées mais j’ai une seule identité, je suis profondément français, culturellement totalement assimilé », a dit sur Cnews et Europe 1 le ministre français de la Justice qui était initialement attendu en Algérie pour une visite de travail. 

Darmanin : « Soit les gens sont algériens, soit ils sont français »

Sans le dire clairement, Darmanin a en quelque sorte récusé la notion même de double nationalité. « Soit les gens sont algériens, soit ils sont français. S’ils sont français, ils sont considérés comme des français, ils ont des origines, ils ont des habitudes mais ce sont des français », a-t-il estimé. 

« Je ne leur demande pas d’avoir un lien avec leur État. En tout cas, ils (les dirigeants algériens, ndlr) doivent les considérer ainsi. C’est ça la souveraineté d’un pays, c’est de ne pas considérer qu’il y a des gens qui sont éternellement vos subordonnés », a ajouté Darmanin. 

Celui-ci glisse peu à peu vers la ligne dure vis-à-vis de l’Algérie défendue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et pas seulement sur l’immigration. « Je pense que d’une manière générale, le passé est le passé et la France n’a pas à s’en excuser. On peut comprendre que des pays soient touchés par ce passé, mais ce qui est important quand on fait de la politique, c’est l’avenir », a dit Gérald Darmanin à propos du litige mémoriel entre l’Algérie et la France. 

Bruno Retailleau crie victoire

Pendant ce temps, Bruno Retailleau jubile et crie victoire après la décision de l’Elysée de rappeler l’ambassadeur de France en Algérie et d’expulser 12 agents consulaires algériens. « Je l’ai d’abord prôné un peu seul dans le désert, ensuite le gouvernement en a fait sa ligne », s’est-il félicité sur CNews. 

Le ministre de l’Intérieur tient plus que jamais au « rapport de force » qu’il prône depuis plusieurs mois. « L’Algérie en réalité est au pied du mur. Elle a deux choix, soit le choix de l’escalade soit le choix du dialogue », a-t-il menacé. 

Les observateurs redoutent que Retailleau puisse maintenant avoir les coudées franches pour mettre à exécution les mesures qu’il préconise contre les clandestins algériens et peut-être aussi ceux qui sont en situation régulière en bloquant les titres de séjour

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