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Dattissime : la start-up qui exporte les dattes algériennes autrement

C'est au Havre, en Normandie, que Djamel Djeghidel, entrepreneur franco-algérien, a installé son entreprise. Elle s’apprête à lever des fonds.

Dattissime : la start-up qui exporte les dattes algériennes autrement
Par Rachid amrous / AdobeStock
Hammad Lilia
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Depuis fin 2024, date de sa création, la start-up Dattissime mise sur une partie insoupçonnée des dattes – les noyaux, souvent jetés ou inutilisés – pour en extraire des huiles végétales utiles aux secteurs cosmétique et pharmaceutique.

C’est au Havre, en Normandie, que Djamel Djeghidel, entrepreneur franco-algérien, a installé son entreprise. En s’appuyant sur un approvisionnement familial en Algérie, des partenariats scientifiques et une fine stratégie d’implantation logistique, Dattissime entend bien s’imposer comme un pionnier dans un domaine encore inexploré.

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Les noyaux de dattes, une ressource précieuse à valoriser

Chaque année, près de 500.000 tonnes de dattes sont perdues en Algérie. Un constat stupéfiant qui a poussé Djamel Djeghidel à fonder l’entreprise Dattissime, dont l’objectif est de transformer les noyaux, qui sont perçus comme des déchets, en matières premières.

Il faut savoir que les noyaux des dattes représentent environ 30 % du fruit, et bien qu’ils ne soient pas comestibles, ils recèlent des propriétés très recherchées.

L’entrepreneur de 40 ans explique pour Le Journal des Entreprises : « Ils sont transformés en huiles végétales et en tourteaux pour l’alimentation animale. Ces huiles végétales ont des applications potentielles prometteuses dans la cosmétique et la pharmacie grâce à leurs propriétés nutritives, antioxydantes, anti-inflammatoires et hydratantes ».

Dattissime, accompagnée par le Village by CA Caen Normandie, puise ses matières premières dans la coopérative algérienne familiale de Djeghidel, une coopérative exploitée depuis 1870.

« Cette coopérative, d’une capacité de production de 2.500 tonnes de dattes, est un pilier de notre approvisionnement en matières premières de haute qualité », précise-t-il.

Les noyaux des dattes de Biskra sont transportés en bateau depuis l’Algérie jusqu’au port du Havre, où ils sont stockés dans des entrepôts, « assurant ainsi une logistique efficace et durable ».

Un projet visionnaire porté par un entrepreneur franco-algérien

Pour extraire l’huile végétale des noyaux de dattes, la start-up s’est entourée de solides partenaires scientifiques, comme Toulouse White Biotechnology (TWB), et l’Institut Carnot i2C, deux institutions spécialisées dans l’optimisation des procédés d’extraction.

Dattissime sollicite également l’expertise des laboratoires Urcom de l’Université Le Havre Normandie et l’Institut Carmen de Rouen pour l’analyse chimique des extraits.

 

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Djamel Djeghidel expose fièrement : « Ces partenariats stratégiques nous permettent de bénéficier d’une expertise de pointe et de technologies avancées, renforçant ainsi notre position sur le marché ».

Il vise une clientèle B2B (Business to Business) : des industriels, des fabricants de cosmétiques, ou encore des laboratoires de parapharmacie.

L’entreprise devrait être opérationnelle d’ici 18 mois, avec des débouchés à l’international – notamment entre l’Europe et l’Algérie – et la création d’emplois dans la recherche, la production et la commercialisation.

En parallèle, pour soutenir ses investissements en R&D (recherche et développement), le startuppeur franco-algérien a lancé, depuis avril 2025, une levée de fonds d’un million d’euros :

« Nous espérons atteindre un montant significatif d’un million d’euros pour couvrir les investissements nécessaires en R&D et en équipements de pointe. Ces fonds nous permettront de développer des technologies innovantes et de renforcer notre position sur le marché ».

Quant au choix du Havre pour le siège social de l’entreprise, il s’agit d’une « implantation stratégique » qui permet de « bénéficier d’une infrastructure portuaire moderne et efficace, sans oublier des équipements logistiques et économiques, essentiels pour nos opérations d’importation et de distribution ».

TSA +