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Découverte : le monastère de Tibhirine vu autrement

Découverte : le monastère de Tibhirine vu autrement

Pour les Algériens et les étrangers qui en ont entendu parler, le monastère de Tibhirine c’est juste le souvenir sinistre des sept moines qui y ont été enlevés puis assassinés en 1996.

Si l’endroit est irrémédiablement marqué par cet événement, le monastère et toute la région qui l’entoure disposent d’atouts naturels qui méritent aussi d’être connus.

C’est l’idée d’un Youtubeur égyptien qui a fait de la promotion des trésors cachés de l’Algérie sa spécialité. Ali Saed s’est offert une visite guidée des lieux, à Tamezguida, dans la wilaya de Médéa (une centaine de kilomètres au sud d’Alger) et en est revenu avec une vidéo qui a totalisé des dizaines de milliers de vues en quelques heures.

À l’entrée de ce lieu de culte de l’ordre des cisterciens-trappistes, créé en 1938, l’incontournable cadre renfermant les portraits des sept moines décapités il y a plus de 25 ans par le sinistre Groupe islamique armé (GIA) qui a ensanglanté l’Algérie avant d’être décapité et démantelé par les services de sécurité.

Les lieux sont d’une austérité frappante. Des bâtiments d’un ou deux niveaux construits exclusivement de matériaux locaux, de la pierre, de la terre cuite et du roseau.

La chapelle est d’une grande simplicité, avec des murs sommairement revêtus, de chaux ou de faïence. « La faïence est faite par les habitants de la région, des musulmans », explique-t-on.

Au fil des années, les moines ont tissé des liens forts avec la population locale et c’est pourquoi ils ont refusé de partir même lorsqu’ils ont su qu’ils couraient un grand danger.

Le lac suspendu de Dhaya

Le monastère s’étale sur plusieurs hectares sur lesquels les religieux cultivaient toutes sortes de fruits et légumes. Ils le faisaient pour leur propre consommation et l’excédent était vendu dans les marchés environnants.

L’endroit ressemble aux champs qu’on trouve dans les montagnes algériennes. Des arbres fruitiers et des conifères bordent une longue allée sinueuse, un bassin grillagé sert de réservoir d’eau pour l’irrigation des potagers.

Les moines vivaient frugalement du fruit de leur labeur, au milieu de cet endroit austère et féerique à la fois. Après le drame de 1996, les deux survivants sont partis au Maroc.

Non loin de là se trouve un autre endroit magique : le lac Dhaya, relevant du parc national de Chréa. Situé à 1230 mètres d’altitude sur les hauteurs de Tamezguida, il est appelé le « lac suspendu ».

C’est une vaste réserve d’eau douce entourée de collines verdoyantes de chêne liège et de chêne vert. La zone humide abrite une riche biodiversité qui fait le bonheur des espèces endémiques ou migratoires.

En plein été, même si le niveau de l’eau est très bas, les bords du lac sont toujours verdoyants et des troupeaux de vaches se régalent de l’herbe fraîche, très rare ailleurs à cette période de l’année.

En plus de leur mission religieuse et les liens qu’ils avaient tissés avec la population, les moines tenaient dans cette féérie une autre raison de ne pas quitter les lieux malgré le danger.

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