Société

Décrue du Covid-19 en Algérie : les spécialistes mettent en garde

Le même scénario se répète. Une nouvelle fois, la décrue de la pandémie de covid-19 en Algérie, avec moins 150 cas positifs en moyenne par jour, est accompagnée d’un relâchement général sur le respect des mesures barrières.

Une situation qui inquiète les spécialistes d’autant que l’immunité collective par la vaccination n’a pas encore été atteinte.

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Depuis le record historique de 1 927 nouveaux cas, atteint le 28 juillet dernier en pleine 3e vague qui a frappé de plein fouet l’Algérie, le nombre de nouvelles infections quotidiennes n’a pas arrêté de baisser.

Le dernier bilan en date de l’épidémie, publié mercredi 6 octobre, fait état de 125 nouveaux cas en 24h et 7 décès. La situation sanitaire est donc plus que rassurante, ce qui explique le relâchement constaté dans le respect des mesures barrières.

On fait tomber les masques ! Au vu des chiffres, on peut considérer que c’est légitime. Mais pour les spécialistes, la vigilance doit être toujours de mise.

« La situation sanitaire s’est nettement améliorée. Mais pas au point de rompre les mesures barrières », prévient le professeur Idir Bitam expert en maladies transmissibles et les pathologies tropicales.

« Nous ne sommes pas à l’abri de la quatrième vague, le vaccin est le seul moyen de nous sauver », a-t-il ajouté.

Pour le Pr Bitam, le relâchement sur le respect des mesures de prévention, notamment le port du masque, pourrait être « la cause d’une future quatrième vague ».

D’autant que, signale le spécialiste, le taux de vaccination anti-covid en Algérie reste faible.  « À peine 50% des plus de 18 ans qui ont fait une seule dose, 18 % ont reçu deux doses », a-t-il indiqué.

« La situation épidémiologique s’est nettement améliorée. Mais tant que le virus circule, les masques ne doivent pas être enlevés », a averti de son côté le chef de service de pneumologie à l’EHU Oran, le Pr Salah Lellou.

Quelles conséquences faut-il redouter ? « Les conséquences, c’est une possible reprise de la hausse des cas et ce tant qu’on n’a pas une immunité collective acceptable. Le taux de vaccination est encore faible », a-t-il mis en garde.

« L’Algérie n’a pas atteint l’immunité de groupe »

Le président de la Forem, le Pr Mostefa Khiati, estime que le phénomène de l’abandon des gestes barrières est mondial et n’est pas spécifique à l’Algérie mais à la grande différence que dans les autres pays le taux de vaccination a dépassé les 70% (c’est le taux que s’est fixé l’Algérie d’ici la fin 2021, ndlr).

« Ce qui fait que le fait d’avoir fait tomber les masques et ne pas avoir respecté les mesures préventives s’explique car il y a une protection générale qui est en train de s’installer », a précisé le Pr Khiati.

« Chez nous, on est loin d’avoir atteint ce chiffre », a-t-il rappelé, mettant en garde que le risque d’une reprise épidémique en Algérie est « réel » au regard de l’abandon général des mesures de protection.

« On peut effectivement voir surgir un nouveau variant et subir une nouvelle vague de la covid-19 », a encore mis en garde le professeur en pédiatrie.

Le Pr Khiati rappelle que l’Algérie a connu depuis le début de la pandémie des pics épidémiques, dont le dernier en date qui a été enregistré durant la période de juillet-août de cette année a été « le plus sévère ».

Selon lui, tant que l’Algérie n’a pas atteint l’immunité de groupe contre le covid-19, le relâchement sur les mesures de prévention fait courir au pays le risque d’une nouvelle vague épidémique « beaucoup plus grave » que la dernière en date.

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