Lord Richard Risby, envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le partenariat économique avec l’Algérie, est fortement impressionné par le degré d’ « ouverture et de franchise » manifesté par ses nouveaux interlocuteurs algériens. Il l’a dit ce jeudi 27 février lors d’une rencontre avec les médias à Alger.
En réponse à une question de TSA, Lord Richard Risby, qui achève une visite de travail de plusieurs jours à Alger à l’occasion de laquelle il a rencontré le Premier ministre algérien ainsi que de nombreux responsables gouvernementaux, a relevé un « changement très positif » du discours des autorités algériennes en ce qui concerne notamment le climat des affaires.
Le diplomate britannique, qui a précisé être à sa « 17e visite en Algérie », ajoute néanmoins que si « le rôle du gouvernement est de créer un cadre incitatif », les solutions sont principalement « entre les mains du secteur et des entreprises privés des deux pays qui doivent prendre en main une nouvelle dynamique ».
Lord Risby a mis en exergue « la détermination » de son pays de partager ses capacités de développement économique avec l’Algérie qui a exprimé selon lui « sa volonté, dans le cadre du plan d’action du gouvernement, d’améliorer le climat des affaires, de développer les nouvelles technologies et d’encourager les start-up ».
Deux pays déçus par les Accords avec l’UE
L’émissaire du gouvernement britannique n’hésite pas à établir une comparaison entre la situation des deux pays qui « sont tous deux à une étape cruciale de leur histoire et face à de nouveaux défis ».
Le Royaume-Uni, qui vient de sortir de l’Union européenne, « va retrouver son indépendance de décision dans beaucoup de domaines de l’économie ou celle-ci était bridée par les règlements européens ». Il estime que le Brexit constitue un « nouveau début » pour son pays qui cherche désormais à donner un nouveau souffle au commerce britannique avec le reste du monde à travers de « nouveaux partenariats » .
De son côté, selon Lord Risby, l’Algérie, qui vient d’élire un nouveau président, « n’est pas vraiment satisfaite, comme beaucoup de pays de la région, des résultats des Accords d’Association avec l’UE ».
Pour le diplomate britannique, les opportunités pour une relance de la coopération entre les deux pays sont donc immenses comme en témoigne les attentes exprimées par les entreprises des deux pays qui se sont d’abord retrouvées à l’occasion d’un Sommet Africain organisé à Londres voici trois semaines et de nouveau ces derniers jours à Alger.
Lord Risby pense déceler « une forte complémentarité entre de nombreuses entreprises britanniques qui disposent d’importantes ressources financières et un pays comme l’Algérie qui recèle de nombreuses opportunités d’investissement ».
La comparaison ne s’arrête pas là puisque le diplomate britannique affirme également que dans le domaine énergétique les deux pays sont appelés à booster leurs actions dans le but de stimuler la coopération notamment dans le secteur de l’environnement et des énergies renouvelables.
Un agenda déjà chargé
L’émissaire du gouvernement britannique annonce déjà un agenda chargé au cours des prochains mois avec la visite prochaine à Alger d’une délégation ministérielle de haut niveau. Il compte également sur la participation active de l’Algérie à la COP 26 qui se tiendra à l’automne à Glasgow.
Dans le sens inverse, Lord Risby souligne que, dans l’optique de l’organisation prochaine des jeux méditerranéens, son pays qui dispose dans ce domaine d’un haut degré d’expérience est prêt à apporter son assistance technique à l’Algérie.
Le diplomate britannique insiste particulièrement sur le rôle décisif des nouvelles technologies qui « constituent la clé de la dynamisation de l’économie et des futurs partenariats entre les 2 pays ». Il annonce également que, dans ce domaine, le ministre algérien des start up dirigera dans les prochains jours une visite de jeunes chefs d’entreprise algériens au Royaume-Uni.