Politique

Démonstration de force des travailleurs de l’éducation : « Nous avons marché contre le système »

Les travailleurs de l’éducation nationale ont répondu ce mercredi à l’appel des six syndicats autonomes du secteur à une journée de grève et de manifestation à travers toutes les wilayas du pays.

Les manifestations organisées par les enseignants et autres personnels de l’éducation « ont été une grande réussite dans toutes les wilayas du pays », a affirmé à TSA, Sadek Dziri ‘Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef).

A Alger, comme à Tizi-Ouzou, Oran, Annaba, Bouira, Boumerdes, Béjaia et dans la plupart des grandes villes du pays, les travailleurs de l’Education ont réussi leur démonstration de force.

« Les marches ont rassemblé de 3000 à 20 000 manifestants comme à Annaba et Oran », selon Idir Achour, Secrétaire général du Conseil des Lycées d’Algérie.

A Alger-centre, plusieurs centaines d’enseignants et de travailleurs des écoles primaires, collèges et lycées se sont rassemblées devant l’Académie d’Alger-centre, avant de marcher jusqu’à la place Audin puis la Grande Poste où ils ont observé un rassemblement. Les slogans des enseignants étaient, en majorité, ceux scandés par les manifestants contre le cinquième mandat, puis contre le prolongement du quatrième mandat mais des « Dégage Benghabrit » ont également été poussés par certains manifestants.

Alors qu’à Alger, lycéens et collégiens se sont joints à leurs enseignants et aux travailleurs de l’éducation, dans la plupart des villes, les organisateurs des marches ont refusé que leurs élèves marchent avec eux, « par prudence », affirme Amoura Boualem, Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).

Les revendications socio-professionnelles « suspendues jusqu’à nouvel ordre »

Avant qu’ils ne rejoignent le mouvement populaire de protestation contre le système, les syndicats autonomes de l’éducation menaient déjà une fronde contre leur ministre de tutelle pour des revendications socio-professionnelles. Ce dernières sont « suspendues jusqu’à nouvel ordre », selon Sadek Dziri. « Les revendications socio-professionnelles de nos syndicats sont suspendues depuis le 27 février. Depuis, c’est une adhésion complète au mouvement populaire », a-t-il expliqué.

Les manifestations des travailleurs de l’éducation n’ont pas été organisées en réaction aux dernières décisions de la Présidence, a rappelé le syndicaliste. « Elles ont été décidées et annoncées le mercredi 6 mars dernier», a-t-il précisé.

Toutefois, les motivations des travailleurs de l’éducation lors de leurs manifestations de mercredi 13 mars étaient purement politiques. « Nous avons marché contre le système et nous allons continuer jusqu’à ce qu’il s’en aille parce que ce système est responsable aussi de l’échec, de la faillite du système éducatif algérien », a insisté Amoura Boualem.

Sadek Dziri a profité de la manifestation pour lancer un appel au président de la République pour « prendre des décisions plus courageuses ». Il l’a appelé à « permettre une phase de transition conduite par de nouvelles personnalités nationales qui jouissent de l’adhésion populaire. Pour le SG de l’Unpef, « il ne faut pas que le système renouvelle la confiance en lui-même en gérant la phase de transition »

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