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Dépréciation du dinar et planche à billets : les explications de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie a tenté d’apporter, ce samedi 18 août, des explications à la dépréciation de la monnaie nationale ces dernières années et qui a repris ces dernières semaines.

Le dinar algérien a perdu 50% de sa valeur face au dollar en quatre ans suite à la crise économique entraînée par l’effondrement des cours mondiaux du pétrole, dont dépend l’Algérie. Depuis quelques semaines, le processus de dépréciation a repris après une pause de deux ans.

« Face au choc externe de grande ampleur et durable, le taux de change du dinar a joué, dans une large mesure, son rôle d’amortisseur, en l’absence de consolidation budgétaire », ont expliqué, ce samedi, sous couvert d’anonymat, des responsables de la Banque d’Algérie cités par l’agence officielle.

Les responsables de la Banque d’Algérie ont également expliqué les raisons derrière le récent mouvement de dépréciation de la valeur du dinar par rapport au dollar qui avait été interrompu depuis plus de deux ans.

L’institution rappelle qu’entre décembre 2017 et mars 2018, le cours de change de l’euro face au dollar est passé de 1,18 à 1,23 dollar, soit une appréciation de 4,24%. En revanche, l’euro s’est déprécié face au dollar de près de 5,69 % entre mars et juillet 2018.

En phase avec ces évolutions, le dinar s’est légèrement apprécié face au dollar de 0,86 % entre décembre 2017 et mars 2018 et s’est déprécié face à l’euro de 3,04 % sur la même période. Inversement, entre mars et juillet 2018, le dinar s’est déprécié face au dollar de 3,09 % et s’est apprécié de 1,02 % face à l’euro, rappelle la même source.

« Ces évolutions traduisent des ajustements limités du cours de change du dinar par rapport à ces deux monnaies, en relation avec les évolutions de leurs cours sur les marchés internationaux, en contexte de relative amélioration des fondamentaux (meilleure tenue des prix du pétrole et, dans une moindre mesure, réduction du différentiel d’inflation) », ont avancé les responsables de la banque centrale.

« Ces ajustements du cours de change du dinar étant limités, cela permet d’éviter d’alimenter de potentielles pressions inflationnistes, notamment en contexte de relative abondance de liquidités, induites par le recours au financement monétaire pour la couverture, notamment, des besoins de financement du Trésor et de la dette publique », estiment en outre les mêmes responsables cités par l’agence officielle.

Les responsables de la Banque d’Algérie ont également tenté de se montrer rassurants par rapport au recours à la procédure de financement non conventionnel, communément nommé planche à billets, ayant entraîné une expansion de la liquidité bancaire de près de 57 % en moyenne au premier semestre 2018.

Les responsables ont en effet affirmé que la Banque d’Algérie a mis en œuvre ses instruments de conduite de politique monétaire, ayant consisté en des opérations de « stérilisation » et de « cantonnement » des excédents de liquidités monétaires qui ont permis de contenir l’inflation à 4,6% à juin 2018.

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