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Des députés proposent un amendement de loi pour généraliser l’enseignement de tamazight à l’école

Des députés proposent un amendement de loi pour généraliser l’enseignement de tamazight à l’école

Une proposition d’amendement de la loi d’orientation sur l’éducation nationale, visant à généraliser l’enseignement de tamazight à toutes les écoles algériennes, publiques et privées, a été introduite, mardi 20 février, à l’APN par un groupe de parlementaires avec à leur tête Braham Bennadji, député indépendant de Bejaia.

La proposition d’amendement, soutenue par une vingtaine de députés principalement du Parti des Travailleurs et du Front El-Moustakbel, vise à modifier l’article 34 de la loi encadrant l’éducation nationale. Cet article de la loi 08-04 du 23 janvier 2008 stipule que « l’enseignement de la langue tamazight est introduit dans le système éducatif pour répondre à la demande exprimée sur le territoire national ».

En clair, avec cette loi, l’enseignement de tamazight n’est introduit que dans les écoles des régions où cet enseignement est réclamé par les populations, comme c’est le cas dans les régions amazighophones telles que la Kabylie, les Aurès, le M’zab ou le grand Sud.

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Pour Braham Bennadji et les députés ayant signé la proposition d’amendement, cette loi fait de tamazight une matière facultative. « Nous savons tous que toute matière facultative à l’école est fuie par les écoliers », a expliqué le député indépendant à l’origine de l’initiative.

Bennadji, souhaitant une « généralisation effective et graduelle de l’enseignement de tamazight », a proposé un article 34 amendé comme suit : « L’enseignement de la langue nationale et officielle Amazighe est généralisé dans le système éducatif national à travers tout le territoire national, y compris les institutions d’enseignement privées ».

Si cet amendement est adopté, l’enseignement de tamazight sera généralisé « selon des échéances à court, moyen et long terme à toutes les écoles algériennes y compris les institutions d’enseignement privées », selon M. Bennadji. Les régions arabophones, où la revendication amazighe est faible, voire absente, verront alors leurs écoles dispenser des cours de tamazight à tous les paliers, comme c’est le cas dans un grand nombre des écoles des régions amazighophones.

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La proposition comporte un article 34-bis qui stipule : « L’État veille à garantir l’édition et la diffusion nationale du livre scolaire de la langue amazighe. L’État soutient l’édition du livre para scolaire en tamazight ainsi que sa diffusion nationale à travers les bibliothèques. L’État encourage également la traduction de et vers la langue amazighe. Il promeut les activités culturelles scolaires en langue amazighe ».

Selon Nadia Chouitem, députée du Parti des Travailleurs et corédactrice de la proposition d’amendement, cet article 34-bis porte sur « la prise en charge par l’État du livre scolaire et du livre parascolaire en tamazight » afin de « généraliser son usage dans les bibliothèques des écoles algériennes, y compris celles où tamazight n’est pas encore enseignée, car c’est un moyen pédagogique, un support utile à la promotion de cette langue ».

La proposition du député Bennadji « ne comporte aucune contradiction avec les décisions du conseil des ministres du 27 janvier 2017 » et a été « élaborée avant même la tenue de ce conseil des ministres », a expliqué Nadia Chouitem.

Selon elle, « la proposition va dans le même sens que les orientations du gouvernement qui a décidé à l’issue de ce conseil des ministres d’officialiser Yennayer comme fête nationale, d’accélérer la création de l’Académie amazighe et de ne ménager aucun effort pour aller vers la généralisation de l’enseignement de tamazight ».

Le projet d’amendement dont la rédaction a pris plus de deux mois et a à laquelle ont participé, en plus de Braham Bennadji et de Nadia Chouitem, deux anciens parlementaires, à savoir Djamel Ferdjelllah, ancien député du RCD et Ali Brahimi, ancien député, juriste et militant de la cause amazighe est un « test pour ce pouvoir », selon M. Bennadji.

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