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Des manifestations politiques et sociales secouent l’Iran

Des manifestations politiques et sociales secouent l’Iran

La situation est toujours tendue en Iran trois jours après le début des manifestations dans plusieurs villes du pays. La protestation a commencé jeudi, dans la Provence de Kermanshah, dans l’ouest du pays, pour dénoncer « la politique économique » menée par le président Hassan Rohani.

Le gouvernement a décidé dernièrement d’augmenter les prix du carburant et de certains produits alimentaires ainsi que la hausse des impôts. Les protestataires ont exigé également l’arrêt du soutien du régime de Bashar al-Assad en Syrie. Les manifestations ont donc un aspect politique et social.

Elles rappellent, même si les slogans sont différents, les grands mouvements de protestation de 2009 contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.

D’après la chaîne Orient News, les manifestations se déroulent à Machhad (deuxième ville du pays), à Shiraz, à Hamdan, Tabriz et à Khramashar. La chaîne, qui est basée à Dubaï, a parlé « d’une véritable révolte populaire » après « 32 ans de dictature ».

Les manifestants dénoncent aussi, selon la même source, la corruption et la hausse du chômage. « Réveille-toi jeune iranien toi, réveille-toi. N’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble », crient les manifestants. « Ces protestations sont le fait d’une partie de la société frappée par les difficultés économiques majeures, notamment ceux qui ont perdu leur argent avec la faillite des établissements de crédit », a expliqué le rédacteur en chef du réseau Nazar (réformateur), Payam Parhiz, repris par le journal français Libération.

L’Iran, qui aspire à devenir une puissance nucléaire, subit depuis plusieurs années des sanctions internationales qui commencent à avoir des effets négatifs sur son économie.

Les « services secrets étrangers » mis à l’index

Ce dimanche 31 décembre, Abdolreza Rahmani Fazli, ministre de l’Intérieur, a parlé de « rassemblements illégaux » et a prévenu que le gouvernement allait s’opposer à ceux qui« sèment la violence et les troubles et qui détruisent les biens publics ». Un responsable de la ville de Doroud (dans la province de Lorestan dans l’ouest du pays) Habib Allah Khoudjatahabour a confirmé, selon Russia Today, la mort de deux manifestants. « Les forces de police n’ont pas tiré sur les manifestants », a-t-il déclaré à la télévision officielle. Il a accusé des « services de renseignements étrangers », des groupes takfiris et « les ennemis de la Révolution » d’être derrière les violences.

Un calme précaire règne à Téhéran après des affrontements entre étudiants pro et anti régime à l’université. D’après l’AFP, un rassemblement a été dispersé, samedi 30 décembre, au gaz lacrymogène devant l’université de Téhéran.

Des manifestants pro pouvoir dans les rues de Téhéran

Selon Al Jazeera, des manifestants pro régime sont sortis dans les rues de Téhéran pour dénoncer « la nouvelle fitna » et dévoiler « les ennemis de la Révolution » qui veulent« déstabiliser la situation en Iran ». « Nous allons empêcher la reproduction des complots précédents », a déclaré un manifestant. Les soutiens du pouvoir ont demandé au gouvernement de prendre des mesures fortes en vue d’affronter « la guerre économique » qui est menée contre l’Iran.

L’agence officielle Irna a rapporté que des « Iraniens de différents milieux » se sont rassemblé samedi dans toutes les villes du pays « pour soutenir le Guide suprême et l’ordre islamique ». « Les rassemblements ont eu lieu dans 1.200 points dans toutes les 31 provinces d’Iran à l’occasion du 8e anniversaire d’un rassemblement pro gouvernemental, tenu le 30 décembre 2009 », a écrit Irna.

« Le bon peuple d’Iran veut un changement », selon Trump

Dans un tweet, le président américain Donald Trump, qui utilise ce réseau social pour exprimer les positions diplomatiques de son pays et pour contourner « la presse malhonnête » (selon ses propos) s’est attaqué frontalement au pouvoir iranien. « Le monde entier comprend que le bon peuple d’Iran veut un changement et qu’à part le vaste pouvoir militaire des États-Unis, le peuple iranien est ce que ses dirigeants craignent le plus », a-t-il tweeté.

Face à l’Assemblée générale de l’ONU, le 19 septembre, le président américain avait dit presque la même chose. La porte-parole du département d’État, citée par Reuters, a soutenu, pour sa part, que « les dirigeants iraniens ont transformé un pays prospère doté d’une Histoire et d’une culture riches en un État voyou à la dérive ».

À ces critiques, Téhéran a vivement réagi. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, repris par l’agence Irna, a dénoncé « l’ingérence des autorités américaines ». « La nation iranienne n’accorde aucune valeur aux allégations opportunistes des dirigeants américains surtout le président Trump. Le peuple iranien est le plus grand défenseur de la sécurité et des développements du pays. La présence perspicace des Iraniens est le facteur le plus important contribuant à la résistance du pays contre les malveillants. L’administration Trump a démontré être à la tête de ces malveillants », a-t-il déclaré. Il a accusé Trump d’avoir violé les droits de l’Homme des Palestiniens, des Yéménites et des Bahreïnis. « Les Iraniens se souviennent certainement de l’hostilité malveillante du président américain envers le peuple instruit de l’Iran, des restrictions qu’il a imposées à l’entrée des Iraniens en Amérique et de l’arrestation de nombreux ressortissants iraniens résidant aux États unis sous des faux prétextes », a-t-il ajouté.

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