Politique

« Des personnalités qui appartiennent à différents courants idéologiques »

La liste des 13 personnalités devant mener le dialogue et la médiation avec le pouvoir, proposée ce mercredi 17 juillet par le Forum civil pour le changement, est équilibrée et reflète une diversité idéologique, estime le politologue Cherif Driss.

« A priori, c’est une liste qui me parait équilibrée d’un point de vue idéologique et c’est très important. Nous avons des personnalités qui appartiennent à différents courants idéologiques, entre conservateurs, libéraux et laïcs. Cela reflète une certaine diversité idéologique et même politique. Dans ce sens, elle est très équilibrée », explique Dr Driss dans une déclaration à TSA.

Selon lui, ce sont des personnes qui gardent également une certaine crédibilité. « Du point de vue politique, ces personnalités, aussi bien l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi et même Mokdad Sifi, même si elles ont servi à un moment donné de leur histoire politique au sein des institutions de l’Etat dans des fonctions très importantes, elles gardent toutefois une certaine probité surtout que durant le règne d’Abdelaziz Bouteflika elles n’ont pas été impliquées d’une manière directe ou autre. Elles ont un certain capital politique qui est assez crédible », relève le politologue.

Cherif Driss met également en avant la compétence des autres personnalités proposées, notamment des universitaires dont le professeur Djabi, Pr Benabbou, et des militants connus à l’instar de Me Bouchachi et l’expert en économie Smail Lalmas, Lyès Merabet du syndicat des praticiens et l’ancien président de l’APN, Karim Younès.

Des atouts qui ont leur importance aux yeux de l’enseignant en sciences politiques. « Le plus important dans tout cela, c’est que vous avez la compétence, la crédibilité et l’intégrité. Au-delà des profils idéologiques des uns et des autres et par-delà l’engagement et la compétence de certains notamment du point de vue politique et associatif, ce qui est important, c’est que ce soit accepté par la population. Je pense que c’est cela le plus important », concède Dr Driss pour qui « tout est question de confiance ».

Une fois confirmée, il reste à savoir si cette commission de dialogue aura la latitude de travailler librement selon l’agenda qu’elle aura à tracer, selon les missions qu’on lui confiera. Mais pour Cherif Driss, ces personnalités n’auraient pas donné leur accord sans qu’elles aient eu des garanties. « Au regard du profil de certaines personnalités à l’exemple des anciens chefs de gouvernement et même les militants associatifs et les universitaires, si elles se sont engagées c’est qu’il y aurait une volonté de laisser cette commission travailler », appuie-t-il.

Et d’ajouter : « Je vois mal un Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche et des activistes comme Mostefa Bouchachi et Nacer Djabi, pour ne citer que ceux-là, accepter de s’engager dans une démarche aux contours flous et indéfinis et qui pourraient brider leur champ d’action. »

Les plus lus