
Au lendemain de l’incendie qui a partiellement ravagé la maison du parc de la Bergère (Seine-Saint-Denis), baptisée du nom de la militante algérienne, Danielle Djamila Amrane-Minne, un collectif de syndicats français pointe la responsabilité de l’extrême-droite dans cet acte.
Le 5 juillet dernier, à l’occasion de la fête de l’Indépendance de l’Algérie, le département de Seine-Saint-Denis en Île-de-France a rendu hommage à la militante algérienne, d’origine française, Danièle Djamila Amrane-Minne.
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La maison départementale du parc de la Bergère, sise à Bobigny, a été baptisée au nom de la militante qui a participé à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Pour les responsables du département, le nom Danièle Djamila Amrane-Minne est le symbole des liens entre les deux peuples algérien et français.
Mais auprès de l’extrême-droite française, nostalgique de l’Algérie française, cet hommage n’est pas passé. Des personnalités et des médias de cette sphère politique ont vivement critiqué l’initiative du département de Seine-Saint-Denis.
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La maison, devenue un symbole de l’Algérie en France, a été par la suite la cible de dégradations par des tags racistes. Et dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 août, la demeure a été incendiée et les flammes ont ravagé une partie de la terrasse en bois du bâtiment.
Selon le journal Libération, le feu a pris exactement sous le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne apposé sur le fronton et qui était déjà tagué à la peinture noire.
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« L’extrême-droite exprime dans la violence son attachement colonialiste à l’Algérie française »
Mercredi 6 août, le collectif syndical Visa 93 (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), qui réunit plusieurs syndicats, dont CGT et Union Syndicale Solidaire, a ouvertement pointé la responsabilité de l’extrême-droite dans cet acte criminel.
Dans un communiqué, le collectif a rappelé que depuis qu’elle a été renommée il y a un mois en hommage à la militante du FLN et féministe Danièle Djamila Amrane-Minne, « cette maison est la cible de militants nostalgiques de l’Algérie française ».
« Visa 93 dénonce fermement ces actes criminels, dangereux et racistes. Encore une fois, l’extrême-droite exprime dans la violence son attachement colonialiste à l’Algérie française, sa xénophobie, sa haine de l’altérité et son refus de toute lutte d’émancipation », lit-on encore dans le communiqué.
Cependant, le syndicat estime que ces « évènements graves » ne sont pas une surprise, « tant ils s’inscrivent dans un contexte où une parole raciste et islamophobe décomplexée permet la multiplication des postures et des actes mortifères ».
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Visa 93 rappelle que « depuis plusieurs mois, dans une partie de l’échiquier politique et jusqu’au plus haut sommet de l’État, les discours se succèdent pour désigner l’autre comme un ennemi ».
Le syndicat dénonce aussi la politique injustement hostile à l’Algérie du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pointant son rôle dans la montée du racisme anti-algérien en France et dans l’aggravation de la crise entre Alger et Paris.
« M. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a ainsi contribué à la montée de la tension entre l’Algérie et la France, exigeant un rapport de force, dénonçant les accords bilatéraux de 1968 entre les deux pays, voulant mettre un terme à une immigration algérienne qu’il juge de ‘peuplement et de famille’ », ajoute encore VISA 93.
Ces provocations constantes, ajoute la même source, « favorisent l’assimilation de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie à une lutte illégitime, voire terroriste, et revigorent ainsi tous les nostalgiques de l’OAS. Les ressortissants algériens ou assimilés deviennent des cibles à mettre dehors ».