Société

Devises de la drogue contre dinars : une importante affaire de blanchiment via le change parallèle mise au jour en France

La justice française a découvert un « système de change parallèle » entre l’Algérie et Marseille où des euros provenant du trafic de drogue étaient fournis en France en contrepartie de dinars algériens fournis en Algérie, rapporte Le Monde dans son édition de ce lundi 9 octobre.

Le système fonctionnait selon le même principe que la chambre de compensation. « L’argent ne circule pas, les deux parties discutent seulement du taux de change et, aux yeux des autorités algériennes, les dinars restent en Algérie », explique un enquêteur cité par Le Monde.

La même source cite le cas d’un agent de change ayant été interpellé alors qu’il s’apprêtait à remettre de l’argent à un couple. Prénommé Mohamed B., la police a saisi chez lui 609 370 euros en petites coupures. Il aurait joué un rôle de banquier officieux agissant sur les instructions d’un donneur d’ordres algérien.

L’hôtelier de profession est soupçonné d’avoir fourni en France de fortes sommes en euros à des Algériens qu’on lui adressait, ces « clients » étant demandeurs d’une grande quantité de monnaie européenne. En parallèle, ces derniers décaissaient en Algérie les dinars que l’homologue algérien de Mohammed B. utilisait pour régler des fournisseurs de stupéfiants, ou pour les remettre à des Marseillais souhaitant blanchir en Algérie les bénéfices des trafics de drogue par l’intermédiaire d’investissements ou d’achats immobiliers.

Six personnes suspectées d’avoir participé à ce réseau de blanchiment ont été interpellées à la fin du mois de septembre, et plus de 1.1 million d’euros ont été saisis. Sans histoires et sans aucun passé judiciaire, tous prenaient part selon la police à ce réseau financier occulte, autonome et détaché des trafiquants de drogue

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