Économie

Devises : les transferts des émigrés Algériens en hausse

Dans une note d’information publiée fin novembre, la Banque mondiale a dressé l’état des lieux du transfert d’argent par les expatriés dont les Algériens vers leurs pays d’origine.

Les montants expédiés par les émigrés algériens devraient être légèrement supérieurs en 2022 par rapport à l’année passée.

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Malgré ce que la BM qualifie de « turbulences mondiales » en 2022, les remises migratoires vers les pays à revenu faible ou intermédiaire devraient croître en 2022 de 5% par rapport à 2021. La croissance est toutefois inférieure à celle de l’exercice dernier, qui s’est située à plus de 10%.

Le montant total des envois en 2022 est estimé à 626 milliards de dollars par la Banque Mondiale. La réouverture des frontières et la reprise économique ont permis l’emploi de plus de main d’œuvre étrangère dans les pays développés, mais la note tempère en soulignant que l’inflation a eu un impact négatif sur la valeur réelle des revenus.

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Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une « source vitale de revenus » pour de nombreux pays, ces fonds contribuant à réduire la pauvreté et à améliorer la situation nutritionnelle ou encore la scolarisation.

Ils constituent par exemple 50 et 34% du PIB des Îles Tonga et des Îles Samoa, respectivement. Dans le monde arabe, l’apport des expatriés au PIB est de 38% au Liban et de 19% dans la bande de Gaza.

Dans certains pays, « qui pratiquent des taux de change multiples », des sommes importantes ne sont pas enregistrées officiellement à cause du déplacement des flux vers les circuits parallèles qui offrent de meilleurs taux de change.

Les Algériens ont rapatrié 1,829 milliards de dollars

Cela pourrait être le cas de l’Algérie où la différence entre les cours officiel et parallèle des devises est de plus de 50%.

Les transferts des Algériens établis à l’étranger devraient néanmoins augmenter légèrement cette année à 1,829 milliard de dollars, contre 1,759 milliards en 2021. Dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, les remises migratoires devraient augmenter de 2,5%, loin des 10,5% d’augmentation en 2021.

Un ralentissement qui s’explique en partie par « l’érosion des salaires réels dans la zone euro », malgré, souligne la BM, l’augmentation de la demande d’envois de fonds dans un contexte difficile marqué notamment par « la sécheresse au Maghreb et les prix élevés du blé importé ».

Le pays qui reçoit les plus gros transferts est l’Inde dont les ressortissants s’apprêtent à atteindre le montant record de plus de 100 milliards de dollars rapatriés rien qu’en 2022.

Concernant les coûts de transfert, ils se situent en moyenne à 6%, selon la note d’information. Le coût est moindre en passant par les opérateurs mobiles (3,5 %), mais le volume des transactions qui passent par ces derniers demeure insignifiant, à moins de 1%.

La BM note en outre que les législations relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme « continue de restreindre l’accès des nouveaux prestataires de services aux correspondants bancaires » et entrave « l’accès des migrants aux services numériques de transfert de fonds ».

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