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Différend Algérie – UE : l’Italie prend position

L’Italie a pris clairement position dans le conflit qui oppose l’Algérie à l’Union sur le commerce et l’investissement, ainsi que la révision de l’accord d’association.

Différend Algérie – UE : l’Italie prend position
Algérie Union Européenne. Par Fly Of Swallow. AdobeStock
Lynda Hanna
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Alors que l’Algérie traverse une période de divergences avec l’Union européenne et une grave crise avec la France, elle affiche une entente parfaite avec l’Italie, un pays clé de ce bloc. Ce qui prédispose Rome à jouer un rôle de facilitateur dans d’éventuelles discussions entre Alger et Bruxelles sur le bras de fer autour du commerce et l’investissement.

L’Algérie et l’Italie partagent une position commune sur cette question, exprimée dans la déclaration conjointe qui a sanctionné le cinquième Sommet intergouvernemental entre les deux pays, tenu le 23 juillet à Rome.

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Le 16 juillet, l’UE a annoncé le lancement d’une procédure d’arbitrage contre l’Algérie à laquelle sont reprochées les mesures prises dans le cadre de la rationalisation des importations et la réglementation des investissements.

L’Algérie réclame de son côté depuis plusieurs années la révision des clauses de l’accord d’association jugées déséquilibrées en faveur de l’Europe, comme le montrent les chiffres des douanes de ces 20 dernières années. 

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Les deux points ont été évoqués dans la déclaration conjointe de Rome. S’agissant de la révision de l’accord d’association, l’Italie apporté un franc soutien à l’Algérie. “Les deux parties sont convenus de l’opportunité d’adapter l’Accord en tenant compte de l’équilibre des intérêts des deux parties”, lit-on dans la déclaration.

Face à Bruxelles et Paris, Rome, un soutien de poids à Alger

Concernant le bras de fer sur les importations et l’investissement et la procédure d’arbitrage engagée par l’UE, Alger et Rome sont aussi sur la même longueur d’onde, plaidant pour un “compromis”. Les deux pays ont souligné dans la même déclaration “l’importance de renforcer l’échange et les consultations entre les deux parties en vue de résoudre tout différend dans un esprit de compromis et de respect mutuel”. 

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Ce qui sous-entend que l’Algérie n’est foncièrement opposée à des discussions sur le différend soulevé par Bruxelles. Dans sa réaction à l’annonce du lancement de la procédure d’arbitrage par Bruxelles, Alger a dénoncé une décision « unilatérale » et réclamé une réunion « urgente » du conseil d’association, qui est le cadre de dialogue entre les deux parties.

Le soutien franc de Rome contraste avec l’opposition d’une partie de classe politique française dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à la renégociation de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE. Dans son bras de fer avec Alger, M. Retailleau s’est exprimé publiquement sur la question. « Mais il y a une mesure urgente : bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l’accord d’association. L’Algérie y gagne beaucoup plus que l’Europe, avec des tarifs douaniers préférentiels », a-t-il dit dans un entretien au Figaro publié il y a une semaine. 

Relations UE- Afrique : une longueur d’avance pour l’Italie 

Et si l’Italie peut aujourd’hui jouer le rôle de facilitateur et se positionne en interlocuteur crédible, c’est en raison évidemment de ses bonnes relations avec l’Algérie, mais pas que.

L’Italie est l’un des rares pays d’Europe, sinon le seul, à avoir lancé une action concrète et d’envergure qui s’inscrit dans l’esprit du processus de Barcelone dont l’objectif déclaré, il y a trente ans, était de parvenir à une prospérité partagée des deux côtés de la Méditerranée. Il s’agit du plan Mattei, lancé sous l’impulsion de Giorgia Meloni et qui prévoit notamment des incitations aux entreprises italiennes qui investissent en Afrique et particulièrement dans les pays du Maghreb.  

Le plan est d’ailleurs évoqué dans la déclaration conjointe et qualifié de “nouveau paradigme dans les relations avec l’Afrique”, qui contribue à la réalisation de “partenariats égaux et gagnant-gagnant”.

Les deux parties ont confirmé “la volonté partagée de renforcer encore plus la coopération” dans le cadre de ce plan et de continuer d’avancer dans la réalisation concrète des projets en cours dans le même cadre.

TSA +