
Énorme scandale sanitaire au Maroc. Huit femmes enceintes sont décédées en août dernier sur les tables d’accouchement en césariennes à l’hôpital Hassan II d’Agadir, suscitant la colère des citoyens et une intervention urgente du ministre de la Santé.
Le drame du décès de ces huit femmes n’est visiblement que la partie émergée de l’iceberg qu’est la situation du secteur de la santé au Maroc.
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Le décès de 8 femmes lors de l’accouchement déclenche la colère des citoyens
Le ministre de la Santé, Amine Tehraoui, accompagné du secrétaire général du ministère, s’est déplacé ce mardi à l’hôpital régional Hassan II d’Agadir 🏥.
Cette visite intervient suite aux protestations massives des citoyens dénonçant la dégradation des services de santé ⚠️.… pic.twitter.com/2Rf6EX1Eb3— Yabiladi.com (@yabiladi_fr) September 16, 2025
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« Nous sommes solidaires avec les citoyens d’Agadir pour les grandes souffrances qu’ils vivent », a déclaré le ministre de la Santé Amine Tahraoui, lors d’une visite urgente effectuée mardi 16 septembre dans l’hôpital de la région.
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Selon lui, « les dysfonctionnements constatés de visu sont le résultat d’accumulations de problèmes qui n’ont pas été réglés depuis plusieurs années ». Le décès de huit femmes en une semaine, en août dernier, sur les tables d’accouchement a donc été la goutte qui a fait déborder le vase.
Les décès suspects, des services d’urgence saturés, les pénuries d’équipements … ont poussé la population locale à sortir dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Dimanche 14 septembre, un nouveau sit-in de protestation a été observé devant le centre hospitalier régional (CHR) Hassan II d’Agadir.
Face à cette situation, qualifiée par la presse marocaine de « crise sanitaire à Agadir », des centaines de citoyens et de représentants de la société civile ont dénoncé les dysfonctionnements observés depuis plusieurs années dans l’établissement.
Les protestataires ont dénoncé également la dégradation des services de santé, la surpopulation et les retards des rendez-vous médicaux, mais aussi ce qu’ils considèrent comme une « négligence ayant causé des décès qui auraient pu être évités », rapporte le site d’information Média 24.
Le ministre de la Santé met fin aux fonctions de trois hauts responsables
بعد احتجاجات فجرها واقع صحي مأساوي، حل وزير الصحة والحماية الاجتماعية، أمين التهراوي، صباح اليوم بالمستشفى الجهوي الحسن الثاني بمدينة أكادير، في زيارة تم خلالها اتخاذ قرار بإعفاء عدد من المسؤولين بسبب التقصير والتقاعس في أداء المهام.#المغرب #صحة pic.twitter.com/r5uGwH2PPg
— 2M.ma (@2MInteractive) September 16, 2025
Selon des manifestants, ce nouveau rassemblement répond à des appels « répétés de la population du Grand Agadir » face aux multiples dysfonctionnements dans le secteur de la santé.
S’exprimant autour du décès en une semaine des huit femmes à la maternité, un manifestant, figure de la société civile, a fait état de « soupçons sur un lot d’anesthésiant qui n’a pas respecté la chaîne du froid. Pour compenser son inefficacité, on aurait augmenté les dosages et elles en sont mortes ». Selon lui, c’est l’étincelle qui a déclenché la colère de la population.
À la suite de ce cri d’alarme, le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, s’est rendu sur place pour inspecter de près la situation, annonçant une série de mesures urgentes, dont le limogeage du directeur de l’hôpital Hassan II, de la directrice régionale de la Santé ainsi que du délégué provincial de la Santé à Agadir Ida-Outanane.