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Élections locales : qu’est-ce qui fait courir les candidats ?

Élections locales : qu’est-ce qui fait courir les candidats ?

Sidali Djarboub / NEWPRESS
Illustration : des listes électorales lors du vote des législatives - 2017.

Le verdict est tombé. Les partis politiques en lice pour les élections locales du 29 novembre prochain ont épuisé toutes les voies de recours au niveau de la justice. La cours administrative a tranché sur les centaines de listes rejetées par l’administration. Sans surprise, seuls le FLN et le RND seront présents dans quasiment toutes les circonscriptions électorales. L’opposition a échoué encore une fois à concurrencer la majorité parlementaire.

Si pour certaines formations politiques l’élaboration des listes s’est faite dans le calme, ce n’est pas le cas du FLN. L’ex-parti unique a vécu au rythme des contestations et des manifestations tout au long de cette période de choix des candidats. Le FLN n’a pas encore communiqué les chiffres sur sa participation aux prochaines locales, mais selon un membre de la commission des recours du parti, « le FLN sera présent dans pratiquement toutes les communes pour les APC ainsi que dans les 48 wilayas du pays » pour les APW.

Bagarre au FLN

Pourquoi l’élaboration des listes des candidats FLN a été marquée par des contestations ? Le Secrétaire général du parti Djamel Ould Abbes a été la cible de critiques et d’attaques pendant et après l’élaboration des listes. Des changements ont été opérés entre les listes proposées au niveau local, celles validées par la commission des recours, et les listes finales. Une situation qui est loin de plaire à la base. Dans la foulée, Ould Abbes est accusé de trahir ses propres instructions notamment l’instruction numéro 12. Cette dernière exclut d’emblée les militants ayant participé aux législatives sous la bannière d’autres partis ou qui ont mené des actions hostiles au parti lors des élections législatives de mai 2017.

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Au lieu d’affronter le mécontentement de sa base, Ould Abbes s’est confiné dans le silence, a déserté le siège du parti à Hydra (Alger), a préféré ne pas répondre ceux qui lui reprochent notamment d’avoir réintroduit la « chkara » (argent) et toléré l’achat de positions dans les listes électorales.

Des voix se sont élevées aussi pour appeler à un vote-sanction et demander la destitution du SG lors de la réunion du comité central prévue initialement le 22 octobre. C’était sans compter sur le report de cette réunion, qui a été décidé à la dernière minute par Ould Abbes officiellement pour « des raisons d’organisation».

Ce n’est en tout cas pas la première fois que le FLN fait face à une crise pareille. Des crises qui rappellent à chaque fois une autre réalité : le parti  n’a jamais appartenu à ses militants, encore moins à sa direction.

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Des changements inexpliqués

En effet, selon nos informations, des candidats ont été imposés, loin des critères arrêtés par la direction. Exemple : à l’APC de Bordj El Bahri, dans la banlieue est d’Alger, la commission des recours du FLN a opté pour  Messaoud Gasri comme tête de liste, suivi de Nacer Benchabi. La liste a été ensuite modifiée et à la grande surprise, Benchabi s’est retrouvé au 7e rang.

Interrogé par  TSA, un membre de la commission des recours avoue ignorer complètement les raisons de ce changement. « Ce n’est en tout cas pas le classement validé par la commission », jure-t-il.

Foncier, logements, trottoirs…

La bagarre pour figurer en bonne position dans les listes FLN révèle la face cachée de certains candidats, plutôt attirés par les avantages du poste que par l’intérêt général de servir sa commune et les citoyens. Sans doute, ces candidats ne se battent pas pour des salaires, qui varient entre 50.000 DA et 100.000 DA par mois. Alors, qu’est-ce qui les fait courir ?

Pour certains candidats, notamment «les hommes d’affaires», l’APC ou l’APW n’est qu’un tremplin vers d’autres horizons, principalement le Conseil de la nation.

Outre un éventuel poste de sénateur, les élus locaux, mêmes si leurs prérogatives sont limitées, gèrent le foncier local, la délivrance des permis de construire, la réfection des trottoirs, la distribution des logements LSP, etc. Des projets souvent objets de malversations. Des dizaines d’élus au niveau des APC sont poursuivis en justice pour plusieurs chefs d’inculpation, et le foncier est souvent au cœur de la polémique.

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