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Élimination de l’Algérie du Mondial 2022 : les langues se délient

Il a fallu huit mois pour que les Algériens commencent à digérer l’élimination de l’équipe nationale du Mondial 2022 et se mettent à pointer du doigt les véritables raisons de la débâcle.

L’Algérie tenait sa qualification en marquant à la dernière minute du barrage retour face au Cameroun, le 29 mars dernier. Les joueurs de Djamel Belmadi avaient gagné à l’aller (1-0).

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Au retour, ils étaient menés au stade de Blida sur le même score, jusqu’à la dernière minute de la prolongation. L’égalisation du défenseur Ahmed Touba était synonyme de qualification. Mais l’impensable s’est produit à 40 secondes du coup de sifflet final.

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A partir d’une touche anodine, les Camerounais construisent une dernière attaque et marquent à la stupeur générale. Il était évident que ce but n’aurait jamais été marqué sans un relâchement coupable des Verts.

Mais le public et une grande partie des observateurs ont préféré regarder ailleurs, du côté de l’arbitre de la rencontre, le Gambien Bakary Gassama. Même le sélectionneur Djamel Belmadi et la Fédération algérienne de football ont trouvé dans l’homme en noir le bouc-émissaire parfait.

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Les gesticulations de certains influenceurs sur les réseaux sociaux, qui juraient qu’ils détenaient des « preuves » de la « corruption » de l’arbitre par le président de la fédération camerounaise Samuel Eto’o, ont entraîné tout un peuple dans l’illusion de « rejouer le match ».

Sans doute qu’ils n’auraient pas été pris au sérieux sans le prétendu dossier « solide » déposé par la FAF et les déclarations allant dans le même sens du staff technique, des joueurs, de la presse… Belmadi est allé jusqu’à s’indigner de voir Gassama attablé tranquillement dans un café de l’aéroport d’Alger le lendemain du match.

Pendant plusieurs mois, l’Algérie a vécu une hystérie collective, raillée aux quatre coins du monde.

Aujourd’hui, on comprend que c’est l’espoir de voir le match reprogrammé qui a empêché de nombreuses voix de dire la vérité, c’est-à-dire que ce n’est pas l’arbitrage qui a éliminé les Verts, mais les choix du staff technique et les erreurs des joueurs sur le terrain.

La preuve, à mesure que le mondial approchait et l’illusion d’y prendre part s’évaporait, les langues se sont mises à se délier.

« Belmadi est le principal responsable »

Le premier à sortir des sentiers battus est Yacine Brahimi, qui n’était pas convoqué pour le match du Cameroun. Écarté par Djamel Belmadi depuis la dernière CAN, l’international algérien d’Al Gharafa (Qatar) a quelque peu « aggravé son cas » en déclarant fin octobre dernier qu’il refusait d’accuser l’arbitre.

Djamel Belmadi n’a visiblement pas apprécié les propos de Brahimi. En conférence de presse à la mi-novembre, il a appelé à différencier les déclarations de l’ancien joueur de Porto et celles d’Islam Slimani.

Car entre-temps, le buteur historique des Verts avait reconnu lui aussi qu’en plus de l’arbitre, les joueurs avaient également une « part de responsabilité » dans l’élimination.

Le Mondial 2022 a débuté le 20 novembre au Qatar et le Cameroun a disputé son premier match ce mercredi. Le contexte se prête donc pour que les langues se délient davantage, maintenant qu’il n’y a rien à espérer.

Le coup de grâce à la « théorie du complot » est venu de l’une des voix qui l’ont un moment défendue. Hafid Derradji avait laissé entendre fin avril que Gassama avait fait escale au Maroc où il aurait rencontré des émissaires de Samuel Eto’o.

Sept mois après, le journaliste algérien de beIN SPORTS soutient toujours que les décisions de Gassama ont influencé le résultat de la rencontre, mais impute la plus grosse part de responsabilité aux joueurs et à Djamel Belmadi.

Dans un entretien accordé au journaliste d’El Heddaf, Mohamed Chikhi, Derradji n’a pas été tendre avec le groupe des Verts. « Même sans entraîneur et avec tout le peuple camerounais qui entre sur le terrain, ils ne pouvaient pas marquer le but de la victoire dans les dernières secondes », accuse-t-il.

Mieux, il estime que la cause principale de l’élimination réside dans les choix de Djamel Belmadi, qui s’est perdu dans des polémiques sans fin avec la presse, les binationaux, Andy Delort…

Petit à petit, Belmadi faisait l’actualité par ses déclarations en dehors des terrains que par ses prestations et celles de ses joueurs sur les rectangles verts. Exactement le contraire de ce qui est demandé à un sélectionneur national.

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