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« En plein hirak, on ose encore museler les libertés ! »

« En plein hirak, on ose encore museler les libertés ! »

Reporters.dz

Les atteintes aux libertés se multiplient, avec de nombreuses arrestations et des restrictions…

Me Noureddine Benissad président de la LADDH. D’un côté on nous parle de dialogue, qui reste une vertu démocratique, et de l’autre on assiste sur le terrain à un musellement des libertés de manière générale. À commencer par les manifestations durant lesquelles on continue à arrêter et à museler des citoyens parce qu’ils se sont exprimés soit sur les réseaux sociaux à travers des vidéos.

Or, on ne peut pas concevoir de dire au hirak de s’organiser de manière à ce que le dialogue se passe normalement, et en même temps on interdit les rencontres, on exige toujours une autorisation pour des réunions publiques et on maintient les lois liberticides sur les syndicats et les associations qui ne permettent pas aujourd’hui aux citoyens de s’organiser.

On assiste ainsi à un double discours : officiel destiné surtout à la consommation externe et de nature à diviser la société, et d’un autre côté dans la réalité concrète il y a toujours des citoyens emprisonnés pour des délits d’opinion, en plus du fait qu’on continue à réprimer tous ceux qui s’expriment notamment contre la démarche officielle. C’est un déni de liberté.

Ce qui est outrageant c’est qu’on plein hirak on ose encore museler les libertés et on nous parle qu’on va aller vers des horizons où il y aura plus de libertés ! Il n’est pas question de renoncer à l’exercice des libertés. Pour commencer tout dialogue il faut créer un climat démocratique en termes de respects des libertés individuelles et collectives et des droits de l’homme de façon générale.

Comment jugez-vous la position du Panel de dialogue et de médiation par rapport au respect des libertés ?

Il s’agit de juger sur les actes des uns et des autres. Pour l’instant, les détenus d’opinion sont toujours emprisonnés et on continue à ne montrer aucun signe d’apaisement sur ce plan. On continue à réprimer les libertés notamment la liberté d’expression, soit en ce qui concerne des citoyens qui s’expriment pacifiquement, ou encore les médias où l’on voit qu’il y a deux poids deux mesures.

Les médias qui relaient l’expression plurielle du hirak sont muselés puisqu’il y a des sites qui sont bloqués tandis qu’on continue à faire du chantage à d’autres médias par le moyen de la manne publicitaire. Il y a aussi les chaines télés qui ne sont ouvertes qu’à la démarche officielle.

En faisant en sorte que les consultations se poursuivent, malgré le musellement des libertés, le Panel est-il ne fait-il pas fausse route ?

Non seulement les détenus sont là mais on continue encore à réprimer les libertés, notamment la liberté de se réunir et de s’exprimer y compris contre la démarche officielle, malgré le caractère pacifique.

Aujourd’hui, le seul préalable qui est visiblement respecté c’est celui de dire on va aller vers les élections présidentielles. Dès lors, inviter au dialogue mais avec la perspective d’une élection présidentielle s’apparente à un dialogue fermé.

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