search-form-close
Engrais biologiques : à Oran, une initiative à généraliser en Algérie

Engrais biologiques : à Oran, une initiative à généraliser en Algérie

C’est une initiative qui pourrait faire tache d’huile tant, partout en Algérie, la demande en engrais biologiques est forte. Sur le marché de gros en fruits et légumes d’El-Kerma (Oran), rien ne se perd.

Les produits avariés rejoignent une plateforme de compostage où ils sont transformés en un engrais biologique très apprécié des agriculteurs.

Compostage des produits avariés

Sur la plateforme de compostage, un tracteur vide une remorque chargée de déchets végétaux provenant du marché : salades, poivrons, tomates impropres à la vente.

|Lire aussi :Attention aux « faux fromages » vendus en Algérie

Ils rejoignent un tas composé d’un mélange de paille, de feuilles et de copeaux de bois issus du broyage de branchages. Deux ouvriers grimpés sur le tas étalent à l’aide de fourches le nouvel arrivage.

L’ensemble forme un andain de plusieurs mètres de longueur. Il est aussitôt retourné par un mélangeur à axe horizontal tiré par un tracteur.

« Selon la saison, le tout est laissé à maturation deux semaines« , confie à El Bilad TV Meriem Laaradj, la directrice du marché de gros de fruits et légumes. « Cependant, on dispose d’un broyeur de faible capacité« , ajoute-t-elle.

|Lire aussi : Deglet nour, une production record attendue en Algérie

Présent sur place, l’expert agricole Nacir Kassi vante la qualité du produit obtenu : « Un engrais organique sans aucun produit chimique« .

Utilisation de pelles et brouettes

À proximité de l’andain en cours de préparation, un autre plus ancien. En quelques semaines de maturation, le mélange s’est transformé en un terreau horticole inodore à la texture granuleuse. Auparavant, il aura été arrosé et retourné plusieurs fois.

Les ouvriers du marché de gros transfèrent alors le terreau sous un hangar. On aurait pu s’attendre à ce que l’opération se fasse à l’aide d’un rétro-chargeur à godet, mais en fait de simples pelles et brouettes sont utilisées.

Des moyens matériels très modestes

Les moyens dont disposent les employés chargés de ces opérations sont rudimentaires. Pour le tamisage du terreau, à nouveau, un rétro-chargeur aurait simplifié les opérations.

Le tri et le criblage du terreau sont manuels là où un cribleur mécanique serait indispensable. Sous un hangar, les ouvriers procèdent à un tamisage manuel en utilisant un grillage à fine maille disposé sur un support métallique.

Sous le grillage, les éléments les plus fins sont récupérés pour l’ensachage. À nouveau, l’opération est manuelle. Les sacs de 50 kg sont remplis à l’aide de pelles puis pesés. Les sacs sont ensuite cousus à l’aide d’un appareil portatif.

Un produit fortement demandé

« Si on avait de l’aide, on pourrait produire plus. On est régulièrement harcelé par les demandes des agriculteurs pour des commandes de 300 à 400 sacs. Avec de l’aide, on pourrait en produire 5 000 sacs par jour« , confie un ouvrier.

Le terreau horticole améliore le rendement des cultures par sa capacité à retenir plus d’eau dans le sol et, en se décomposant, à nourrir les plantes.

Les fruits et légumes avariés sont disponibles au niveau des marchés de gros des grandes villes. Ils sont actuellement mis en décharge alors qu’avec peu de moyens, cette technique de compostage pourrait être utilisée.

Aussi, le marché de gros d’Oran fait figure de pionnier. Une innitiative qui mérite l’intérêt des autorités municipales en Algérie.

  • Les derniers articles

close