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Équipe nationale : péril en la demeure verte, Madjer refuse de démissionner

Manquant terriblement de mordant et de motivation, l’équipe nationale de football est passée complètement a côté de son sujet vendredi soir face au Cap Vert, en s’inclinant contre toute attente (3-2) en match amical disputé vendredi au stade du 5-juillet d’Alger devant un public mécontent.

Alors que tout le monde s’attendait à un sursaut pour l’orgueil, 65 jours après la défaite concédée à Graz (Autriche) face à l’Iran (2-1), la réaction des Verts n’a pas été au rendez-vous, face à un adversaire qui n’a pas volé sa victoire, faisant preuve d’un grand réalisme devant une équipe fantomatique, complètement perdue sur le terrain à des moments clés de la rencontre.

L’ouverture du score dès la 4e minute de jeu signée le défenseur Ramy Bensebaini, n’aura été finalement qu’un feu de paille. La suite de la partie a levé le voile sur les carences d’une équipe qui se cherche encore, en dépit du changement opéré au niveau de son staff technique il y a de cela presque huit mois, mais qui finalement n’a rien apporté.

Bénéficiant pour la première fois de l’ensemble de son effectif, depuis son arrivée à la tête des Verts en octobre dernier en remplacement de l’Espagnol Lucas Alcaraz, Madjer a échoué à trouver la solution face à une excellente équipe du Cap Vert, qui a donné une véritable leçon de football aux Verts.

« Nous ne devons pas mentir au gens, on n’est pas encore au point. Nous avons besoin de plusieurs mois pour se corriger et retrouver notre véritable niveau. Je l’ai dit il y’a un an et le je le répète ce soir », a admis le défenseur Carl Medjani, une façon d’admettre que rien ne va plus au sein de la sélection.

Outre cette défaite, la deuxième de suite pour Madjer, le compartiment défensif laisse à désirer et soulève des points d’interrogations sur la capacité de cette équipe à faire face aux attaquants des futurs adversaires, à commencer par le Portugal, champion d’Europe en titre, le 7 juin à Lisbonne (20h15), dans ce qui sera le test grandeur nature et probablement le match de trop pour la bande à Madjer.

Encaisser trois buts face à un adversaire, qui était à priori à la portée des coéquipiers de Ryad Mahrez, et de surcroit à domicile, en est la preuve que l’équipe nationale est malade, à trois mois de la prochaine sortie officielle face à la Gambie à Banjul, dans le cadre de la 2e journée (Gr.D) des qualifications de la CAN-2019. Les clignotants virent désormais au rouge, et seule une remise en question de tout le monde est capable de réanimer une équipe en proie au doute.

Madjer s’accroche à son poste

Pris à partie par certains supporters présents dans l’enceinte olympique, le sélectionneur national Rabah Madjer est vraiment dans de beaux draps, lui qui peine à convaincre depuis sa prise en main alors que son avenir est plus que jamais incertain.

Interrogé sur son avenir lors du point de presse d’après-match, l’homme à la célèbre talonnade a carrément refusé de démissionner de son poste, prétextant qu’il refusait de fuir ses responsabilités, une réponse somme toute attendue pour un technicien qui n’est pas prêt de céder son poste de sitôt.

« Je ne vais pas démissionner, j’ai toujours assumé mes responsabilités et ce n’est pas aujourd’hui que je vais déroger à la règle. Si je démissionne, l’équipe nationale va plonger dans une crise, et je refuse d’être la cause », a-t-il indiqué.

Un message clair transmis à la fédération algérienne (FAF) et à son président Kheireddine Zetchi sur le fait qu’il n’était pas prêt de jeter l’éponge, alors que les voix réclamant sa tête ne cessent de croître.

Selon les observateurs, Zetchi est appelé à prendre son courage à deux mains en limogeant Madjer avant qu’il ne soit trop tard, une manœuvre qui serait alors une sérieuse prise de responsabilités, lui qui avait déjà limogé Alcaraz en octobre dernier.

Dans ce cas là, Zetchi signerait un autre échec et une erreur de casting qui viendrait confirmer qu’il s’était bel et bien trompé en confiant les rênes de la sélection à Madjer, ce dernier s’est avéré finalement une mauvaise décision, même s’il n’a pas encore livré de match officiel avec les Verts.

Une chose est sûre, l’équipe nationale se trouve en pleine tourmente et confrontée à un avenir incertain. Seules des décisions fermes et radicales pourront sauver les meubles pour permettre à ce groupe de renaitre de ces cendres après plus d’un an et demi de vaches maigres.

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