Société

Exode des médecins algériens : « Il y a un sentiment de désespérance »

Situation de la santé en Algérie, exode des médecins vers l’étranger, principalement vers la France, ces problèmes reviennent souvent dans le débat sur le secteur sanitaire en Algérie.

C’est justement les principaux sujets abordés par le président de l’Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, dans une interview accordée à la chaîne 3 de la radio algérienne ce mardi 14 février.

Évoquant un phénomène qui a de tout temps existé dans les pays émergents qui perdent les « cerveaux » vers des pays développés où les conditions professionnelles sont meilleures, Dr Bekkat Berkani n’a pas hésité à parler d’exode en évoquant le départ massif des médecins algériens vers l’étranger.

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Il a cité les principales raisons qui poussent les médecins algériens à l’exode.

« Nous avons une espèce de sentiment de désespérance chez nos jeunes collègues concernant leur situation sociale et leur statut professionnel », note le président de l’Ordre des médecins.

Le dialogue pour endiguer l’exode des médecins

Le Dr Bekkat Berkani prône un dialogue avec les médecins tentés par le départ à l’étranger.

Vu le caractère francophone de la formation en médecine en Algérie, le départ se fait vers des pays francophones qui offrent de meilleures conditions de travail, souligne-t-il.

Selon lui, le phénomène progresse en Algérie. « Il faut essayer de discuter, de trouver des solutions, de faire évoluer les conditions matérielles et d’exercice de la médecine » en Algérie, ajoute le Dr Bekkat Berkani.

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Des efforts doivent donc être fait au niveau des conditions socio-professionnelles et de l’évolution des carrières pour « essayer de garder au maximum » les médecins en Algérie, poursuit-il.

Les difficultés enregistrées dans le secteur sanitaire algérien profitent à des pays comme la France qui a décidé des mesures avantageuses pour accueillir des médecins en provenance d’autres pays dont l’Algérie.

À ce sujet, le Dr Bekkat Berkani parle carrément de « pillage de ressources humaines ».

 « Il est question pour ces pays-là de réfléchir à l’éthique. Mais il faut que dans notre pays, nous trouvions des solutions internes. C’est possible pour peu qu’on discute un peu », a-t-il déclaré.

Une approche pragmatique et pratique

Le président de l’Ordre des médecins préconise une approche « pragmatique et pratique » pour régler les problèmes que vit le secteur algérien de la santé en mettant en garde contre un début d’émigration des malades en plus de celle des médecins. « Certains n’ont plus confiance en le système de santé algérien. Ils vont en Tunisie, en Turquie et pour les plus fortunés en France », prévient-t-il.

Concernant les polémiques sur les manques de médicaments dans les hôpitaux, notamment les produits anticancéreux, le Dr Bekkat Berkani estime qu’il faut régler la situation rapidement quelle que soit la méthode, quel que soit le problème qui se pose.

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