Politique

Face aux manifestations, le pouvoir prépare des annonces tout en maintenant la candidature de Bouteflika

Au lendemain des manifestations contre le cinquième mandat qui ont vu la participation de millions d’Algériens, le pouvoir n’a toujours pas réagi officiellement. Ni la présidence de la République, ni le Premier ministère n’ont fait d’annonces. Les partis de l’Alliance présidentielle observent également le silence.

Selon nos informations, la candidature du président Bouteflika est toujours maintenue. À moins d’un changement dans les prochaines heures en fonction des événements, c’est Abdelghani Zaalane, nouveau directeur de campagne du chef de l’État, qui ira demain dimanche 3 mars au Conseil constitutionnel, muni d’une procuration, pour déposer le dossier de candidature de Bouteflika. Ce dernier se trouve toujours en Suisse. Demain dimanche, il bouclera une semaine à Genève. Aucune date n’a été annoncée pour son éventuel retour au pays.

En guise de « réponse » aux revendications des manifestants, la présidence devrait faire plusieurs annonces demain. D’ailleurs, précise notre source, le départ surprise d’Abdelmalek Sellal de la direction de campagne de Bouteflika « fait partie d’un certain nombre de changements qui vont se poursuivre demain avec notamment un profond remaniement du gouvernement ».

Rien n’a filtré sur l’ampleur de ce remaniement, mais une chose semble désormais sûre : Ahmed Ouyahia devrait partir. La nouvelle équipe devrait être composée en majorité de « jeunes ministres » qui ne symbolisent pas trop les années Bouteflika, ajoute notre source.

En plus d’un remaniement, d’autres annonces pourraient être effectuées. Ce soir, le JT de l’ENTV a ouvert une nouvelle fois sur les manifestations d’hier, soulignant leur caractère « pacifique » et affirmant que les manifestants ont réclamé « des réformes et des changements politiques ». Mais l’ENTV n’a fait aucune allusion aux demandes concernant le 5e mandat.

Ces annonces pourraient-elles convaincre ? Il est peu probable que les millions de manifestants qui ont défilé hier à travers tout le pays acceptent que leurs revendications, dont la principale est le départ du chef de l’État et du pouvoir, soient réduites à de simples demandes de « réformes » et de « changements ». Surtout quand ils se rappellent le sort qui a été réservé aux nombreuses promesses de réformes dans le passé.

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