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Faudra-t-il jeûner si l’épidémie de Covid-19 persiste ? La réponse du Haut conseil islamique

Faudra-t-il jeûner si l’épidémie de Covid-19 persiste ? La réponse du Haut conseil islamique

Le Haut conseil islamique (HCI) s’est exprimé ce mardi 14 avril par rapport à certains avis religieux autorisant l’inobservance du jeûne en cette conjoncture sanitaire marquée par la pandémie du coronavirus.

Cette haute autorité religieuse invite les oulémas à soumettre leurs avis sur cette question auprès de la commission des fatwas qui est seule habilitée à rendre un avis sur la question. Le HCI appelle à ne pas parasiter l’esprit des citoyens et à ne pas bouleverser leur quiétude en cette conjoncture où l’heure est à l’unité.

De son côté, l’islamologue et membre de la Ligue des oulémas du Sahel, Kamel Chekkat, souligne que « rien ne s’opposerait au jeûne dans cette séquence de coronavirus », soulignant que le jeûne permet la réactivation du système immunitaire.

« Il y a au moins 13 publications sérieuses et officielles qui indiquent que le jeûne ne peut en aucun cas favoriser la maladie (…) Le jeûne réactive le système immunitaire ».

Interrogé sur l’observance du jeûne pendant la pandémie de coronavirus, M. Chekkat affirme : « Jusqu’à présent, il y a eu une première fatwa sortie d’Al Azhar et son équipe de scientifiques et tout indique que rien ne s’opposerait au jeûne dans cette séquence de coronavirus. »

S’agissant de la tenue de la prière des tarawih, Kamel Chekkat est catégorique : « C’est une prière qu’on peut faire seul. Le problème ne se pose pas ». Et d’expliquer : « C’est une prière surérogatoire (nafila), la prière obligatoire a été annulée en groupes pour éviter les contagions. Cela veut dire que même si une dizaine de personnes avait la possibilité de se réunir dans une demeure donnée pour faire cette prière (de tarawih) en groupe, ils n’auraient pas le droit de le faire à cause du confinement, juste parce qu’il faut préserver la vie, autant la leur que celle des autres ».

Toujours à l’occasion du mois sacré de ramadhan, la commission des fatwas du ministère des Affaires religieuses a émis ce mardi 14 avril une fetwa invitant les bienfaiteurs à surseoir à la pratique courante durant ce mois, qui est d’offrir des repas collectifs pour les démunis (restaurants errahma).

Ceci, précise la même source, ne doit cependant pas entraîner l’arrêt des actions de bienfaisance qui prendraient d’autres formes en cette conjoncture exceptionnelle. Dans le même sillage, la commission des fatwas invite les citoyens et citoyennes à adapter leurs actions de charité à la conjoncture actuelle en faisant des dons sous forme de produits alimentaires ou en argent.

Obligation de déclarer la contamination

La commission des fatwas appelle en outre les citoyens touchés par une maladie contagieuse, comme le Covid-19, à ne pas cacher la maladie et à la déclarer impérativement auprès des services de santé compétents.

Elle les exhorte à se conformer au confinement sanitaire et à suivre le traitement afin de ne pas contaminer les autres. « Celui qui cache sa maladie et entraîne la contamination d’autrui commet un péché, ainsi que celui qui sait qu’une personne est atteinte et tait l’information », écrit la commission des fatwas au ministère des Affaires religieuses.

La commission appelle la population à coopérer avec les autorités compétentes afin de sensibiliser la société sur la nécessité de déclarer cette maladie en vue d’enrayer sa propagation.

« Le principe est là. Dès lors que l’on tait quelque chose qui est vecteur d’un préjudice ou d’un mal on se retrouve en infraction vis-à-vis de Dieu », explique à TSA l’islamologue Kamel Chekkat.

Par ailleurs, la commission des fatwas du ministère invite aussi les commerçants et tous ceux dont l’activité est vitale pour le citoyen, à maintenir leurs activités tout en prenant les mesures de prévention pour se protéger et protéger les autres.

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