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Fermeture des frontières : lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères

Fermeture des frontières : lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères

Mohamed Omar Dehbi est universitaire et chef d’entreprise en Espagne. Il a adressé une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères au sujet de la fermeture des frontières que nous publions intégralement.

« Monsieur le ministre, la situation engendrée par la fermeture des frontières n’est plus tenable.

Des millions de nos compatriotes sont touchés de part et d’autre, des milliers d’âmes nous ont quittés sans que leurs proches ne puissent faire leur deuil, des centaines de nos morts n’ont pas eu la chance d’être inhumés dans leur pays, des gens sont malades ou en fin de vie et demandent à voir leurs proches, des familles entières sont séparées et des conjoints et enfants sont bloqués des deux côtés de la barrière.

Tout cela sans parler des préjudices économiques énormes engendrés par cette fermeture permanente totalement injustifiée aujourd’hui.

La question que je pose : pourquoi l’Algérie fait-elle dans l’exception ? Nous sommes le SEUL PAYS AU MONDE qui refuse à ses propres compatriotes de rentrer chez eux. Pourquoi ? Je peux comprendre que l’on puisse faire des restrictions sévères, mais pourquoi on fait dans l’extrême et dans la solution facile et radicale ?

Il y a des solutions et des mesures efficaces qui permettent de bien contrôler les flux des voyageurs comme les tests PCR à l’embarquement et antigéniques à l’arrivée avec le traçage et la quarantaine si nécessaire à la charge du voyageur.

Tout cela existe partout dans le monde et dans des pays beaucoup plus touchés que nous par l’épidémie comme c’est le cas de la France, du Brésil ou du Maroc, mais en aucun les autorités n’ont fermés totalement leurs frontières.

Pourquoi ne pas permettre par exemple aux gens vaccinés de rentrer au pays ? Ils ne représentent aucun danger ni pour eux même ni pour les autres. Je pense notamment à nos vieux émigrés établis en France particulièrement et qui sont au crépuscule de leurs vies.

Enfin, la question pertinente qui se pose : pourquoi n’avons-nous même pas un plan de réouverture ? C’est quand même stupéfiant de ne pas prévoir une date ! Pourtant, quand il s’agit de fermeture les mesures tombent souvent sans délais et dans les 24 ou 48h !

Monsieur le Ministre, votre Gouvernement doit avoir une vision de sortie de crise, mais surtout et avant tout il doit COMMUNIQUER. Nous vivons tous au gré des remueurs et de la fake news. C’est tout un peuple qui est pris en otage et qui subit les conséquences dramatiques de cette injustice durable.

Même si l’idée au départ était salutaire afin de protéger le pays de ce maudit virus, maintenant et après 14 mois de fermeture, il est plus que temps d’entrevoir une fin de ce calvaire qui touche chacun d’entre nous.

Étant candidat aux prochaines élections législatives, j’ai demandé une autorisation pour participer au conseil exécutif de mon Parti qui m’a convoqué, mais à ce jour je n’ai reçu aucune réponse, même si au fond je me considère très chanceux et béni d’avoir eu l’occasion de rentrer au pays dans le cadre de mes activités professionnelles avant que tombe la nouvelle mesure du mois de Mars.

J’en appelle à la raison et au bon sens Monsieur le Ministre pour alléger cette mesure aujourd’hui totalement injustifiée et injuste qui s’éternise, afin de redonner de l’espoir à des millions de nos compatriotes. Il est temps de montrer notre solidarité légendaire entre Algériens !

Nous, les membres de la diaspora, sommes partie prenante de ce pays. Nous sommes aussi l’Algérie ! »


*Universitaire, chef d’entreprise en Espagne.

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