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Festival d’Annaba du film méditerranéen : Yasmine Chouikh décroche le grand prix

Festival d’Annaba du film méditerranéen : Yasmine Chouikh décroche le grand prix

La jeune cinéaste algérienne Yasmine Chouikh a décroché, mardi soir, le Annab d’Or, grand prix du 3e Festival d’Annaba du film méditerranéen pour son premier long-métrage « Jusqu’à la fin des temps ».

« Il y avait un ton très singulier dans ce film. Un beau regard de cinéma pour un premier long-métrage. J’ai aimé le rapport aux personnages, l’humour et la compassion du film. J’ai aimé aussi comment la cinéaste regardait tous les personnages avec leurs contradictions, leurs faiblesses et leurs failles. Elle est arrivée à être émouvante sans être sentimentale. Pour moi, c’est assez fort », a expliqué le président du jury, le scénariste français Jacques Fieschi.

Djamila Arras, qui a interprété le rôle d’El Djoher dans le film de Yasmine Chouikh, a décroché le prix de la meilleure interprétation féminine. « Elle faisait une composition sur le fil. Elle jouait avec subtilité et humour. C’est une femme venue pour mourir et qui se retrouve forcée de vivre en quelque sorte. Elle pensait avoir terminé cette vie. J’ai trouvé le personnage très beau. J’ai aimé la scène où elle crie pour dire qu’elle veut chanter avant de tomber. Avec ces détails et ces contrepoints, la cinéaste est arrivée à nous faire adopter ses personnages. Dans ce type de cinéma, ce regard sur les personnages est primordial », a souligné Jacques Fieschi.

Dans « Jusqu’à la fin des temps », Yasmine Chouikh raconte l’histoire d’une femme (Djoher) qui vient se recueillir sur la tombe de sa sœur dans un cimetière à côté de Sidi Boulekbour, un mausolée.

Elle rencontre plusieurs personnes sur place vivant autour de ce lieu de mort dont Ali (Djilali Boudjemaa), un fossoyeur solitaire. Entre Ali et Djoher naît une relation qui paraît amoureusement ambiguë.

Présente actuellement au Festival international de Mascat (Oman), Yasmine Chouikh n’a pas pu faire le déplacement à Annaba.

Le prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué à l’acteur égyptien Ahmed El Fischawy pour son rôle principal dans la comédie dramatique « Sheikh Jackson » de Amr Salama.

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Le Annab d’argent pour le film espagnol « Été 93 »

Le Annab d’argent a été attribué au long-métrage espagnol « Été 93 » de Carla Simon. C’est l’histoire émouvante d’une fillette qui part s’installer en campagne après le décès de ses parents à Barcelone.

Le cinéaste italo-américain Jonas Carpignano a décroché le prix du meilleur réalisateur pour son drame social « À Ciambra » où il suit le parcours initiatique d’un adolescent Rom voulant devenir adulte dans la région de Calabre, dans le sud de l’Italie.

Le prix du public est revenu au film palestinien « Ghost hunting » (La chasse aux fantômes) de Raed Andoni. Ce drame psychologique, qui réunit la fiction et le documentaire, raconte les souffrances d’anciens détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Des détenus qui restituent dans le film les méthodes dures et humiliantes d’interrogatoire.

« Le Carré 35 » consacré meilleur documentaire

Le Annab d’or du meilleur documentaire est revenu à « Carré 35 » de Eric Caravaca. Ce jeune documentariste français tente de comprendre les raisons de la mort de sa sœur à l’âge de 3 ans.

« Dans ce documentaire, la composition formelle a permis d’émerger le sujet profond du film. Il y a une adéquation entre le fond et la forme. La forme est au service du fond. C’est une réussite. Nous faisons bien la différence entre le documentaire de création et le film journalistique d’information. Il y a le monde du cinéma et il y a le monde de l’information », a précisé le cinéaste belge Jean-Jacques Andrien, président du jury documentaire.

Le jury, qui a décidé de ne pas attribuer le Annab d’argent, a accordé deux mentions spéciales pour les documentaires « Des moutons et des hommes » et « Fais soin de toi » des Algériens Karim Sayad et Mohamed Lakhdar Tati.

Un Annab d’amitié pour le directeur des journées cinématographiques de Carthage

Enfin, le court-métrage « That lovely life » de Iskander Rami Aloui a décroché le grand prix. Le jury, présidé par le jeune acteur tunisien Driss Béhi, a attribué le deuxième prix à « Entre les deux chambres » de Merouane Boudiab alors que « Dahniz » de Mohamed Benabdallah a reçu le prix du jury.

La compétition dans le court-métrage n’était ouverte qu’aux Algériens. Le festival d’Annaba a rendu hommage, lors de la soirée de clôture, au cinéaste tunisien Taïeb Louichi et aux réalisateurs et techniciens algériens Mahmoud Zemmouri et Youcef Bouchouchi, disparus ces derniers mois.

Des Annab d’amitié ont été accordés à Nejib Ayed, directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) de Tunis, à Ridha Béhi, cinéaste tunisien, à Barbet Schroeder, réalisateur suisse, à Nadia Talbi, comédienne algérienne et Hassan Benzerari, acteur algérien.

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