Le gouvernement craint l’échec des réformes structurelles qu’il compte lancer pour accompagner la mise en œuvre du financement non conventionnel.
Une inquiétude clairement exprimée dans la note jointe à l’exposé du ministre des Finances Abderrahmane Raouya, qui a présenté ce dimanche 22 octobre le projet de Loi de finance 2018 aux membres de la commission des finances de l’APN.
« Les coûts du ralentissement des réformes seront néfastes sur le plan économique et social », prévient le département de Raouya dans cette note, selon Ahmed Cherifi membre de ladite commission.
Des députés ont soulevé « l’ambigüité » du discours officiel concernant la situation financière du pays. « Tout en essayant de rassurer quant à la capacité du pays de dépasser la crise grâce au mode de financement non conventionnel, le ministre a fait part de la difficulté de la conjoncture actuelle », affirme notre interlocuteur.
Devant les députés, le ministre des Finances n’a pas évoqué les risques inflationnistes du financement non conventionnel. « Nous connaissons la position du gouvernement sur cette question et nous ne la partageons pas puisque économiquement parlant il serait difficile de maîtriser l’inflation dans le cadre du financement non conventionnel », soutient M. Cherifi.
À plusieurs reprises, le premier ministre Ahmed Ouyahia a rassuré que le financement non conventionnel ne provoquera pas un dérapage inflationniste.
Les députés de l’opposition ont émis par ailleurs des réserves quant au recours à l’exploitation du gaz de schiste, notamment en termes de coût et d’impact sur l’économie nationale.
« Les États-Unis peuvent à tout moment inonder le marché mondial et casser les prix. Un scénario envisageable que le gouvernement doit prendre au sérieux », poursuit notre source.