L’Algérie a enregistré ce mercredi une hausse exceptionnelle du nombre de nouveaux cas de Covid-19, avec 548 nouvelles infections recensées ces dernières 24 heures, contre 405 la veille.
Comparativement à la première vague du printemps et de l’été derniers, il y a plus de cas graves dans la recrudescence en cours de la pandémie de Covid-19 en Algérie.
Le constat est du Pr Hamidi Réda Malek, chef du service de réanimation médicale du CHU de Ben Messous à Alger, dont le témoignage est glaçant. « La situation actuelle est plus que difficile, le nombre de malades est en train d’augmenter, surtout le nombre de malades graves qui est plus important par rapport à la première épidémie », dit-il.
La première conséquence, c’est la saturation des services de réanimation. « Si je prends comme exemple le service de réanimation qui a dédié vingt lits pour les formes graves, il est tout le temps saturé et il n’y a pas de pas de place pour les malades qui présentent des signes de gravité. Ces malades restent malheureusement au niveau du tri alors qu’ils devraient être dans le service de réanimation », témoigne le professeur.
Autre conséquence, la pression sur le personnel médical et le matériel. « Le personnel soignant est vraiment saturé et dépassé. Il y a deux choses à relever dans cette deuxième épidémie. D’abord, il faut dire que le personnel soignant est plus ou moins rodé dans la prise en charge par rapport à la première, puisqu’on connaît maintenant plus ou moins comment optimiser la forme grave, et ça c’est une bonne nouvelle », explique-t-il.
La deuxième chose à relever est inquiétante. « Malheureusement, la mauvaise nouvelle c’est que le personnel soignant est fatigué, éreinté et n’arrive plus à gérer puisqu’il travaille depuis neuf mois. Je peux dire que le personnel est sur les rotules. Cette charge de travail a aussi impacté le matériel, donc aujourd’hui, il y a un besoin urgent à renforcer le matériel de protection », affirme le Pr Hamidi, qui lance du coup un appel à la vigilance.
« A un certain moment, il y a eu une réduction du taux de contaminations, tout le monde a crié victoire et on pensait avoir réglé l’histoire de ce Covid. Malheureusement ce n’est pas le cas. Aujourd’hui on peut dire que le Covid est toujours là, il restera pendant peut-être très longtemps. Je ne veux pas le faire mais je me dois de faire peur. C’est pour cela que lance un appel à la population et dire : s’il vous plait, encore une fois, respectez les mesures de protection. Il faut porter le masque. On ne peut pas rester comme ça à regarder des vies en train de disparaitre. Ce n’est pas possible. Ça peut être le père, la mère, la sœur… Donc il faut respecter les mesures de protection. Elles sont au nombre de trois : porter le masque, se laver les mains et respecter la distanciation », conseille-t-il.