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Flambée du Covid-19 : « Pas question de confinement général »

Flambée du Covid-19 : « Pas question de confinement général »

Avec la hausse des contaminations au Covid-19 en Algérie qui est repassée ce mercredi 28 octobre au-dessus de la barre des 300, un retour au confinement total est-il envisageable ?

Interrogé par TSA, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité de suivi de l’épidémie du Covid-19 en Algérie, écarte un tel scénario en la situation épidémique actuelle.

« Un confinement généralisé est dépassé du point épidémiologique », estime-t-il. Pour lui, il est plutôt question d’un confinement partiel.

« C’est-à-dire que lorsqu’on fait une enquête épidémiologique, et qu’on trouve qu’il y a un endroit donné où il y a plus de cas qu’ailleurs, pour des raisons probablement familiales parce qu’il s’agit souvent de clusters familiaux, on confine les gens pour un temps donné », explique le Dr Bekkat Berkani.

« Pas question de confinement général. On ne peut pas revenir à un statu quo ante », insiste-t-il. Et d’ajouter, dans la même veine : « On ne peut pas envisager un confinement tout de suite. Les gens pensent que quand on parle de confinement, il peut être que général. Nous assistons à une augmentation des contaminations et j’espère qu’elle ne sera pas exponentielle. On recense de 100 à 200 cas confirmés par jour, mais si c’est 1 000 (cas/jour) là il y aura problème, ça nécessite une enquête pour éviter la dissémination ».

Comment peut-on alors traduire sur le terrain ce confinement localisé ? « Vous avez une enquête épidémiologique qui détermine un certain nombre de clusters, familiaux en général puisque c’est là que se font les plus grandes contagions, dans un village ou dans un quartier donné, on confine pendant une semaine ou 10 jours, le temps de réaliser les tests sérologiques, les traiter et de voir comment ça va évoluer. C’est pour éviter qu’il y ait dissémination du virus », détaille notre interlocuteur.

Y a-t-il des wilayas dans lesquelles un confinement partiel devrait être pratiqué ? « Aujourd’hui, je ne crois pas. Vu le nombre officiel des nouvelles contaminations, et même officieux puisque il y a des cas qui ne sont pas pris en compte dans le décompte officiel puisque les sujets atteints ne se présentent généralement pas dans les structures hospitalières pour le dépistage », fait remarquer Dr Bekkat Berkani.

L’EPH Boufarik en souffrance 

De son côté, Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik, s’alarme lui aussi de la hausse des cas journaliers de Covid-19.

Il pointe à la fois le laisser-aller des citoyens quant au respect des mesures barrières, mais regrette aussi l’absence de coercition dans l’application des consignes sanitaires malgré le caractère obligatoire du port du masque.

« On assiste à des mariages qui se font au vu et au su de tout le monde sans que personne ne bouge. Et après c’est nous, praticiens de la santé, qui payons la facture », s’emporte-t-il, tout en indiquant que des familles entières sont hospitalisées suite à des cérémonies de mariages. Résultat : les 71 lits réservés aux cas suspects dans son hôpital « affichent complet », selon le Dr Yousfi.

Un afflux de patients qui ne fait qu’accentuer le malaise du corps soignant déjà éprouvés par 8 mois de lutte contre l’épidémie de coronavirus Covid-19.

Le Dr Yousfi se plaint du manque de personnel et de la dépendance de son service de l’Institut Pasteur d’Algérie en matière de dépistage par PCR avec des délais qui peuvent aller jusqu’à 5 jours. Une situation qui engendre un état de saturation en termes de lits réservés aux cas suspects.

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