Politique

FNI : soupçonnée de détournements de fonds, la direction malmène des syndicalistes

Après la publication, en septembre dernier par TSA, d’une information relative à un trou financier de plus 5 milliards de dinars détecté dans les comptes du Fonds national d’investissement (FNI), deux employés ont été licenciés en décembre dernier, a-t-on appris de source syndicale. Il s’agit de deux informaticiens soupçonnés par la direction générale d’avoir été à l’origine de la fuite des informations.

La direction a également porté plainte pour connaître l’origine de la fuite. La justice a ouvert une enquête sur cet aspect mais elle a ignoré le volet détournement de fonds de l’affaire.

« D’abord, par mesure conservatoire, la direction a enlevé aux deux informaticiens leur matériel informatique et les a placés dans un bureau isolé en attendant, leur a-t-on expliqué, qu’une enquête soit menée. Circonstance aggravante, les deux employés sont membres du syndicat avec lequel la DG entretient des relations pour le moins conflictuelles. Une fois l’enquête interne menée, les deux employés sont passés devant le conseil de discipline. Entre-temps, la direction a fait appel à une expertise externe. Au mois de janvier 2019, la direction a déposé plainte auprès du Tribunal de Sidi M’hamed. Le juge a entendu les versions des deux parties et l’affaire est toujours en cours », explique notre source.

Tentative de suicide à Constantine

Selon notre source, la DG du FNI a lancé une véritable « chasse aux sorcières » contre les employés « qui dérangent » en instruisant l’ensemble des directeurs régionaux de faire de même. Ainsi, un employé de la direction régionale de Constantine aurait tenté de se suicider, le 26 mars dernier, en s’immolant par le feu pour dénoncer les « harcèlements et les tentatives répétées pour le pousser à la faute par le directeur régional de l’antenne du FNI ».

Ce grave incident a poussé le wali de Constantine à intervenir, en date du 26 mars 2019. Il a contacté l’intéressé par téléphone et l’a reçu dans son cabinet avant d’ordonner une enquête. L’employé, lui, compte déposer plainte pour harcèlement.

« L’administration feint d’ouvrir le dialogue »

Le « martyr » des syndicalistes s’est traduit par des retenues sur salaire et des tentatives d’empêchement de l’exercice syndical. « Elle commence petit à petit d’élaborer des mesures pour gêner considérablement le travail des syndicalistes notamment empêcher le contact entre eux et les travailleurs », relate notre source.

Pourtant, tout avait bien commencé puisque la jeune équipe de syndicalistes composée de cadres « appréciés de tous y compris de l’administration » est confortablement élue à la tête de la section syndicale du FNI. « Elle a un programme ambitieux qui est de redonner une place aux travailleurs du FNI et de contribuer par le dialogue à l’instauration d’un climat social serein à même de favoriser l’épanouissement des travailleurs et par là même de l’institution », relate la source syndicale.

Mais vite, la situation s’est envenimée entre l’administration et le syndicat. Jusqu’à culminer avec la révélation de l’affaire d’un trou de 5 milliards dinars.

Les plus lus