Politique

France-Algérie : un rapport sur l’accord de 1968 menace d’aggraver la crise

Le statu quo dans la crise franco-algérienne risque de bouger dans quelques semaines, et pas dans le bon sens. Un rapport sur l’accord de 1968 est attendu dès début juillet prochain. “C’est potentiellement de la nitroglycérine”, estime-t-on à Paris.

Le rapport est élaboré par deux députés du camp présidentiel, Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, et porte, selon le Parisien, sur l’évaluation du coût budgétaire de l’accord qui se trouve, avec d’autres sujets, au cœur de la crise entre la France et l’Algérie qui bouclera bientôt une année.

L’accord régit depuis 1968 le séjour des ressortissants algériens en France. Depuis deux ans, la droite et l’extrême-droite réclament sa révocation, estimant que ses dispositions sont avantageuses pour les ressortissants algériens par rapport à ceux d’autres pays, soumis au droit commun.

Celui qui a émis l’idée pour la première fois en 2023, l’ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt, avait reconnu que la suppression du texte pourrait aboutir à la situation extrême de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Un rapport à venir sur l’accord de 1968 : “C’est potentiellement de la nitroglycérine”

La publication des conclusions du rapport des deux députés macronistes pourrait raviver la polémique sur le sujet et les attaques du courant extrémiste contre l’Algérie. Et du coup aggraver la crise entre les deux pays.

Les deux élus se sont attelés à évaluer pour la première fois les conséquences budgétaires des dispositions de l’accord de 1968, en termes notamment d’aides sociales et de dépenses de santé. Des charges qui, selon le député Charles Rodwell, “ont aussi un impact sur la sécurité des Français”, du fait, explique-t-il, que certains ressortissants expulsables sont encore sur le territoire français.

De quoi apporter des arguments chiffrés à l’extrême-droite qui fait de la suppression de l’accord une priorité. “On pointe une situation, c’est tout. Au gouvernement de s’emparer de ce sujet ensuite, s’il le veut”, se défend toutefois auprès du Parisien le co-auteur du rapport, Mathieu Lefèvre.

En France, on entrevoit déjà “un débat stigmatisant pour la communauté algérienne”. Un proche du Premier ministre François Bayrou a même reconnu que le rapport à venir est “potentiellement de la nitroglycérine” pour la relation franco-algérienne déjà très mal en point depuis juillet 2024.

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