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France : controverse autour d’un hommage à la militante algérienne Annie Steiner

Un gymnase baptisé au nom de la militante algérienne Annie Steiner suscite une vive polémique en France. La préfète du Rhône a exprimé son opposition.

France : controverse autour d’un hommage à la militante algérienne Annie Steiner
Après l’indépendance de l’Algérie, elle a choisi la nationalité algérienne et est revenue vivre en Algérie / Pas
Merzouk A
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En France, le courant nostalgique de l’Algérie française poursuit son offensive contre tout ce qui peut représenter l’Algérie. Nouvelle polémique autour du choix du nom d’Annie Steiner, un autre symbole algérien de la Guerre de libération nationale, pour baptiser un gymnase à Lyon.

La ville de Vénissieux, dans la métropole de Lyon, inaugure ce mardi 26 août un nouveau gymnase polyvalent pour les jeunes de 11 à 17 ans. Plusieurs responsables locaux sont conviés à assister à la cérémonie d’inauguration.

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Cependant, la dénomination de ce nouvel équipement fait l’objet d’une controverse, car la municipalité de Vénissieux a choisi de baptiser l’espace au nom de feu Annie Steiner, une Française militante du FLN lors de la Guerre de libération nationale.

« Aucun représentant (de l’État) n’assistera à la cérémonie »

Et c’est pour cette raison que la préfète du Rhône a décidé de boycotter l’inauguration du gymnase, jugeant la dénomination « extrêmement contestable ». La sous-préfète en charge de la politique de la ville, conviée à la cérémonie, refuse aussi d’y assister.

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Dans un communiqué, cité ce mardi 26 août par le média local Tribune de Lyon, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, indique que « ce choix extrêmement contestable de valoriser le nom d’une Française militante du Front de libération nationale (FLN), complice, à l’époque, de la lutte armée, est de nature à diviser nos concitoyens ».

« La préfète du Rhône ne peut pas partager ce choix qui va à l’encontre de l’esprit qui a guidé à la création de ce nouvel outil de cohésion sociale et d’échange intergénérationnel au service des habitants de Vénissieux », lit-on encore dans le communiqué.

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Le choix de la nomination de l’édifice au nom de la militante algérienne avait été validé en conseil municipal Vénissieux, dirigé par la communiste Michèle Picard.

Annie Steiner a refusé « de voir le système colonial réduire les Algériens à la misère »

Pour expliquer ce choix, l’adjointe au maire, Sophia Brikh, indique que la militante Annie Steiner avait refusé « de voir le système colonial réduire les Algériens à la misère et à l’exploitation » et « plaçait les valeurs de liberté au-dessus de tout, ce qui l’amènera à adhérer au Front de libération national ».

Pour rappel, Annie Steiner faisait partie de ces Françaises ayant refusé de cautionner l’oppression du peuple algérien. Et en rejoignant le Front de libération national, elle a renoncé à sa propre famille, ses deux filles et son époux, ainsi qu’à sa nationalité française.

En 1956, elle a été arrêtée et emprisonnée à la prison Barberousse à Alger pour ensuite être transférée en France avant d’être libérée en 1961. Après l’indépendance de l’Algérie, elle a choisi la nationalité algérienne et est revenue vivre en Algérie. La moudjahida algérienne Annie Steiner est décédée le mois d’avril 2021 et a été inhumée dans le carré chrétien du cimetière d’El-Alia à Alger.

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