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France : coup d’envoi des débats à l’Assemblée sur l’asile

France : coup d’envoi des débats à l’Assemblée sur l’asile

Les députés français entament lundi soir un débat qui s’annonce tendu sur un projet de loi controversé du gouvernement sur l’asile et l’immigration et promet de mettre la majorité à l’épreuve, tandis que les oppositions vont monter au créneau contre des mesures jugées « laxistes » ou « dangereuses ».

Manifestation des tensions autour des dispositions sur l’asile : la porte du Palais Bourbon a été taguée dans le week-end de l’inscription « accueil de merde ». Cinq personnes ont été interpellées.

Plus d’un millier d’amendements sont au menu des discussions jusqu’à vendredi, dont 200 présentés par des députés du parti gouvernemental La République en Marche (LREM) pour certains très critiques vis-vis du texte.

Toujours sensible, la question de l’immigration a été l’un des thèmes de la campagne présidentielle l’an dernier en France, marquée par la qualification pour le deuxième tour de la cheffe de l’extrême droite Marine Le Pen.

Le projet de loi prévoit notamment de réduire à six mois les délais d’instruction de la demande d’asile, pour entamer rapidement le travail d’intégration des réfugiés, et à l’inverse de faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés.

« On ne peut pas prendre toute la misère du monde », a déclaré Emmanuel Macron dimanche soir à BFMTV, RMC et Mediapart. « Nous sommes face à un phénomène migratoire inédit et qui va durer » et le droit d’asile, auquel il est « attaché », est « respecté », a-t-il aussi affirmé.

La France a enregistré un peu plus de 100.000 demandes d’asile en 2017 (un record, en hausse de 17% par rapport à 2016) et a accordé l’asile à 36% des demandeurs. Le pays comptait près de six millions d’immigrés en 2014.

Le projet de loi est critiqué par des acteurs de l’asile et les associations, qui redoutent des atteintes aux droits des étrangers, ainsi qu’au sein même de la majorité, malgré les efforts de pédagogie et persuasion déployés depuis plusieurs mois par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, incarnant la ligne « dure » de l’exécutif.

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