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France : les enfants d’immigrés maghrébins meurent plus tôt

France : les enfants d’immigrés maghrébins meurent plus tôt

Les enfants nés en France de parents immigrés maghrébins dont algériens souffrent de surmortalité, révèle une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) citée par le journal Ouest-France ce jeudi.

Ainsi, les enfants d’immigrés du Maroc, de Tunisie ou d’Algérie ont une mortalité 70 à 80 % plus élevée que des jeunes du même âge, nés de parents qui ne sont pas immigrés, explique Michel Guillot, directeur de recherches à l’Ined. « A 18 ans, la probabilité de décéder avant 65 ans est, en moyenne, de 16 %. Mais chez les enfants d’immigrés d’Afrique du Nord, cette probabilité grimpe à 28 % », explique le chercheur.

Pour expliquer cette disparité, l’Ined se penche vers des hypothèses d’ordre économique et social. Les enfants d’immigrés de deuxième génération d’Afrique du Nord seraient notamment touchés par des retards en matière d’éducation, sont surexposés au chômage, et sont souvent surqualifiés mais sous-payés. « Le manque d’opportunités, de perspectives conduit à des prises de risques, des comportements nocifs en termes d’alcool, drogue, suicide, accidents de la route. C’est une hypothèse », indique M. Guillot.

Si l’étude de l’Ined n’est pas géographique, les enfants d’immigrés nord-africains sont nombreux dans les quartiers de banlieue. « Une étude sur le taux de mortalité le long de la ligne du RER B avait montré une surmortalité, notamment dans les banlieues nord. Grandir dans ces quartiers limite les opportunités », explique le chercheur.

Les descendants d’immigrés de deuxième génération, c’est-à-dire ceux nés en France de parent(s) immigré(s) venus d’Europe du Sud, d’Afrique du Nord ou d’ailleurs, sont autour de 7,3 millions de personnes. Ils représentent 11% de la population française. Michel Guillot explique que les enfants d’immigrés d’Europe du Sud s’en sortent mieux car « ils bénéficiaient de bons réseaux, d’amis, de famille, notamment pour accéder à l’emploi. Ils profitent donc d’une meilleure insertion professionnelle », conclut-il.

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