
L’islamophobie, ou la “musulmanophopie” comme la désigne la Grande mosquée de Paris (GMP), connaît une hausse inquiétante en France.
Les résultats d’un dernier sondage sur le phénomène sont “alarmants”, alerte la GMP qui a réalisé en partenariat avec l’Institut IFOP une enquête intitulée “observatoire des discriminations envers les Français de confession musulmane”.
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Dans un communiqué rendu public ce lundi 15 septembre, la plus importante institution religieuse musulmane en France a partagé les principales conclusions de l’enquête.
Ainsi, l’on apprend que 66 % des Français musulmans ont déclaré avoir subi “un comportement raciste” au cours des cinq dernières années, contre 20 % de l’ensemble des Français.
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Dans un cas sur deux, “la religion est identifiée comme la cause principale” de ces comportements.
Le communiqué signé du recteur Chems-Eddine Hafiz précise que ces discriminations qui ciblent les musulmans se manifestent dans “tous les espaces décisifs de la vie collective”, citant l’emploi, l’école, le logement, la police et les services publics.
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La Grande mosquée de Paris veut des mesures concrètes
Dans le même sondage, 81 % des Français musulmans ont estimé que la GMP doit porter le combat “contre la haine et les discriminations”.
“Forte de cette confiance”, l’institution appelle l’État, les responsables politiques et les acteurs publics à “s’engager dans un plan national ambitieux et concret”.
Elle suggère de prendre des mesures de contrôle et de sanctions dans l’emploi, le logement et les services publics, d’assurer des formations renforcées pour les agents de l’État et les responsables d’entreprises et de décréter une politique claire et continue d’égalité républicaine.
“On ne bâtit pas la France en laissant s’installer l’exclusion d’une partie des citoyens”, estime la Grande mosquée de Paris, pour qui les résultats du sondage mettent en lumière “une réalité que l’on ne peut pas contourner ni minimiser”, à savoir que “la musulmanophopie sape les fondements mêmes de notre pacte républicain”.
« Un enjeu de sécurité nationale »
“La lutte contre la musulmanophopie n’est pas une revendication communautaire” mais “un enjeu de sécurité nationale et de cohésion républicaine”, ce n’est pas “une question sociale” mais “un enjeu stratégique”, écrit l’institution religieuse qui en veut pour preuve “les ingérences étrangères qui instrumentalisent la haine anti-musulmane pour fragiliser notre pays”.
Pour rappel, dans l’enquête sur les têtes de cochon déposées la semaine passée devant plusieurs mosquées de Paris, les autorités ont conclu à une “ingérence étrangère”, de même que lorsque des étoiles de David ont été taguées sur des immeubles parisiens en novembre 2023.