L’ancien président français François Hollande a affirmé mercredi qu’il n’abandonnait pas la vie politique et qu’il dirait « à un certain moment », ce qu’il a « à dire », sans « empêcher (le) pays de se redresser ».
« Même quand j’ai décidé, pour les raisons que j’avais indiquées, de ne pas me représenter, il y avait une situation qui me paraissait trop dangereuse, j’avais dit que je ne me retirerais pas de la vie politique », a déclaré l’ancien chef de l’État (2012-2017) dans un entretien à TV5 Monde, depuis le festival du film francophone d’Angoulême (centre-ouest de la France).
« Aujourd’hui, je suis dans une forme de retrait qui est dû au fait que j’étais président il y a encore quatre mois et je ne veux pas compliquer la tâche de mon successeur », a-t-il ajouté.
Le 14 mai, jour de la passation de pouvoir avec Emmanuel Macron, élu une semaine plus tôt, il avait ironisé à propos de son avenir politique sur le fait qu' »il ne (fallait) jamais dire jamais dans la vie ».
Même si « la tentation d’intervenir peut être forte », pas question de s’exprimer « dans les prochains jours, les prochaines semaines » , avait-il promis.
Mercredi, celui qui a pris trois fois la parole publiquement depuis qu’il n’est plus président a rappelé qu’il dirait « à un certain moment (…) ce qu'(il a) à dire, sous des formes diverses, sans jamais vouloir contrarier ou empêcher (le) pays de se redresser ».
« La politique, c’est la vie de nos compatriotes, c’est la vie aussi du monde (…). Voyez ce qui se passe dans le monde en ce moment, l’instabilité, l’insécurité, l’incertitude. Je suis passionnément Français et donc je continuerai à m’exprimer », a-t-il développé.
Dans une pique à son successeur et aux ordonnances réformant le code du travail préparées par le gouvernement pour fin septembre, il a assuré que les bons résultats économiques récents le rendaient « heureux » mais « pas pour (lui)-même: je ne suis pas là pour tracer mon portrait ou pour me mettre sur un quelconque piédestal ».
Il a estimé que c’était « au bénéfice des Françaises et des Français » et que ce « bénéfice doit être poursuivi, qu’il doit être protégé même, en évitant de prendre des décisions qui viendraient contrarier cette tendance ».