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France : sous pression, Macron rend hommage aux combattants africains 

France : sous pression, Macron rend hommage aux combattants africains 

Nouvelle polémique pour Emmanuel Macron à huit mois de l’élection présidentielle. Le président français est depuis lundi sous pression après des propos tenus sur l’Afghanistan, particulièrement les réfugiés qui fuient par milliers les Talibans, arrivés au pouvoir à Kaboul après le retrait des forces américaines.

Sans doute pour faire contrepoids à ses déclarations controversées, il a mis à profit la commémoration du 77e anniversaire du débarquement allié en Provence pendant la Seconde Guerre mondiale pour rendre hommage aux combattants africains dont des Algériens qui y ont pris part et ceux qui ont contribué à la victoire sur le Nazisme.

Ces combattants africains étaient en majorité venus d’Afrique du nord (Algérie, Maroc et Tunisie) qui était sous domination française. Macron veut réconcilier les Français entre eux dans un contexte de montée du racisme et de l’extrême droite en France.

Il poursuit ainsi ses gestes d’apaisement sur les questions coloniales, mais en France, c’est la polémique sur l’Afghanistan et l’immigration qui fait rage.

Depuis dimanche 15 août, l’Afghanistan est de nouveau sous l’emprise des Talibans, 20 ans après leur chute dans le sillage de l’intervention américaine.

Par peur de représailles, des milliers d’Afghans ont tenté de quitter le pays dans la foulée. Les images d’avions américains, assiégés à l’aéroport de Kaboul par une foule désirant faire partie des personnes évacuées, ont fait le tour du monde. Certains se sont accrochés aux roues d’un avion en vol.

Les pays occidentaux craignent déjà des flux migratoires d’une grande ampleur. S’exprimant lundi 16 août sur la question, Emmanuel Macron a déclaré que L’Europe « ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle ».

« Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent, et nourriraient les trafics de toute nature », a-t-il dit.

#EmmanuelLePen submerge la Toile

Des propos vite assimilés par ses détracteurs à une rhétorique d’extrême droite. Le hashtag  #EmmanuelLePen submerge très vite la Toile. Les internautes français et même étrangers sont indignés par ces propos présidentiels.

Les visées électoralistes de Macron sont aussi montrées du doigt. « Nous nous retrouvons plus sur de la drague des électorats de droite et d’extrême droite en instrumentalisant la situation en Afghanistan que sur une analyse de la situation du pays », a taclé le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet dans les colonnes de l’Obs.

« Ça ne peut pas être vrai, si ? C’est une erreur de traduction ? Il semblerait que la priorité de Macron lorsque les Talibans sont en pleine répression est de se protéger en vue d’une élection, et non pas de sauver des vies », a tweeté de son côté le lanceur d’alerte américain Edward Snowden.

Sentant le feu prendre, le président a tenté de rectifier le tir, assurant que ses propos ont été « détournés » et que, au contraire,  « la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés ».

« Je me suis adressé solennellement aux Françaises et aux Français, j’ai répondu méthodiquement à chacun des points et j’invite simplement chacun à prendre la peine d’écouter l’intégralité des 11 minutes que j’ai faites. Nous gagnerons beaucoup de temps, et je ne vais pas faire des commentaires sur des commentaires basés sur des dépêches tronquées. Je pense qu’on gagnera tous beaucoup d’énergie et de temps à ce que tous ceux qui passent leur journée à commenter prennent 11 minutes de leur temps pour écouter ce que j’ai dit », s’est défendu Macron dans des déclarations à BFMTV.

Son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est venu à son secours, rappelant que « depuis 2018, les Afghans sont les premiers bénéficiaires du droit d’asile en France ». « Comme l’a annoncé Emmanuel Macron, nous prendrons toute notre part dans le cadre d’un effort international organisé et juste », a-t-il promis.

 

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