
Mini-scandale politique pour le gouvernement français. Le Premier ministre François Bayrou est soupçonné d’avoir monnayé le maintien de son gouvernement contre un poste dans la haute administration pour l’ancienne ministre d’origine marocaine Najat Vallaud-Belkacem. Une affaire qui reflète la fragilité de l’équilibre politique en France depuis les législatives de juillet 2024, avec un gouvernement sans majorité et à la merci des différents groupes parlementaires.
L’affaire a été ébruitée par le Canard Enchaîné. Selon le journal satirique, l’ancienne ministre de l’Education d’origine marocaine a été recrutée comme conseiller maître à la Cour des comptes contre la promesse de son mari, Boris Vallaud, chef du groupe parlementaire du Parti socialiste (PS), de ne pas censurer le projet de budget du gouvernement.
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Le journal avait fait état, le 8 juillet, de l’intention de Bayrou de donner son accord à la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes. Une semaine plus tard, le 15 juillet, il a présenté son budget et, le jour-même, le Conseil des ministres a annoncé la nomination de l’ancienne ministre comme conseiller maître à la Cour des comptes, “sur proposition du Premier ministre”.
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France : la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes suscite la controverse
Cette succession des événements a fait naître une forte suspicion d’arrangement. La concernée a vivement démenti, évoquant une “blague” et assurant qu’elle est passée par la voie d’un concours de recrutement pour obtenir le poste.
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Je n’ai pas l’habitude de démentir chaque mensonge ou attaque contre ma famille, surtout quand elles viennent de l’extrême droite (d’autres s’y joignent aujourd’hui, notamment à gauche, et c’est lamentable…). Certains profitent de l’occasion pour faire beaucoup de mal au débat…
— Boris VALLAUD (@BorisVallaud) July 17, 2025
Ce qu’a confirmé le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Elle est passé par “une procédure de recrutement, 150 dossiers déposés pour cinq postes de conseiller maître. 28 dossiers ont été auditionnés par la commission d’intégration”, qui a finalement retenu définitivement 5 candidats, a-t-il expliqué ce jeudi 17 juillet sur France Info.
Moscovici a assuré qu’il est sorti au moment des délibérations pour ne pas être accusé de copinage, car il appartient au Parti socialiste comme Najat Vallaud-Belkacem. Ce démenti n’a pas suffi à calmer l’extrême-droite. Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy aannoncé qu’il va attaquer cette nomination devant le Conseil d’État dans les prochains jours. “La République des copines et des coquins, ça suffit”, a-t-il dénoncé.
« Pourquoi ? Quelles compétences pour mériter d’entrer dans cette si belle institution ? Quel concours ? », a réagi Sarah Knafo du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour. Les médias de la galaxie Bolloré se sont particulièrement mobilisés pour dénoncer cette nomination.