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France : une contre-enquête accuse les CRS de la mort de l’Algérienne Zineb Redouane 

France : une contre-enquête accuse les CRS de la mort de l’Algérienne Zineb Redouane 

Il y a deux ans, en marge d’une manifestation des « Gilets jaunes » à Marseille, Zineb Redouane, une Algérienne âgée de 80 ans, a été touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait les volets de son appartement. La femme décède le lendemain à l’hôpital de la Timone. Son décès avait provoqué une vive émotion.

Selon le rapport officiel de la police, la grenade « a atteint la victime de manière accidentelle, au cours de la projection ascensionnelle du projectile ». Mais cette semaine, deux ans après le drame, une contre-enquête indépendante est venue contredire la version officielle.

Le média d’investigation Disclose, en partenariat avec le spécialiste en modélisation 3D Forensic Architecture, livrent une version qui contredit l’enquête qui concluait que le lance-grenades à l’origine du tir avait été « utilisé selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale » et mettait hors de cause les CRS, rapportent plusieurs médias français dont Le Monde et Le Parisien.

L’analyse conduite par Disclose, basée sur le rapport balistique, des images de vidéosurveillance et une modélisation 3D détaillée, affirme que le policier dirigeait son arme vers l’un des immeubles devant lui.

D’après le Parisien, des images montrent le CRS lever son canon de lance-grenade, tirer un coup de feu, puis lever les yeux dans la direction de son tir, qui est l’appartement de Zineb. Les images montrent encore le CRS en train de regarder dans cette direction 12 secondes après son tir. D’après la loi française, le tir tendu est interdit. Pour ne pas blesser les personnes, le tir doit suivre une trajectoire parabolique.

Est-ce que c’était un tir volontaire ?

« Si cela avait été un tir en cloche, pourquoi ce policier regarderait-il en direction de la fenêtre de Zineb Redouane douze secondes après le tir ? », se demande Me Yassine Bouzrou avocat de la famille de Zineb Redouane.

« La contre-expertise indépendante démontre clairement qu’il s’agit d’un tir volontaire de la part du CRS », ajoute Yassine Bouzrou.

L’Algérienne de 80 ans était au téléphone avec sa fille et avait mis son téléphone sur haut-parleur comme à son habitude. « Pour nous, elle a été visée par le policier parce qu’il pensait qu’elle filmait les violences policières », explique l’avocat de la famille.

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