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Gaïd Salah dit non au « départ du système », insiste sur la tenue de la présidentielle

Gaïd Salah dit non au « départ du système », insiste sur la tenue de la présidentielle

Le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a opposé une fin de non-recevoir à la principale revendication des manifestations qui se déroulent en Algérie depuis bientôt trois mois, à savoir le « départ du système », estimant qu’il s’agit d’une « revendication irraisonnable et dangereuse » et réaffirmant la nécessité d’organiser des élections présidentielles.

« Il est préférable que les marches se caractérisent par un niveau raisonnable et suffisant d’organisation et d’encadrement efficace pour faire émerger de vrais représentants qui se distinguent par leur sincérité et intégrité pour transmettre les revendications légitimes de ces marches, en leur évitant toute forme d’anarchie et de tomber dans le piège de l’infiltration par des individus ayant des plans suspects qui utilisent ces manifestations comme un portail pour scander leurs slogans et brandir leurs bannières, et une passerelle pour transmettre certaines revendications irrationnelles, telle que l’exigence du départ collectif de tous les cadres de l’Etat, sous prétexte qu’ils représentent les symboles du système », a déclaré le chef d’d’état-major dans une allocution prononcée ce lundi à Ouargla en marge d’une visite dans la 4e Région militaire.

Pour Gaïd Salah, il s’agit d’une « revendication non objective et irraisonnable, voire dangereuse et malveillante, qui vise à déposséder les institutions de l’Etat de leurs cadres et les dénigrer. Ces cadres qui ont eu le mérite de servir leur pays à tous les niveaux, avec intégrité et dévouement, et nul n’a le droit de se substituer à la justice en leur proférant des accusations et en réclamant leur départ ».

« Le but de ces instigateurs et ceux qui gravitent autour d’eux est de barrer la route à toutes les solutions possibles et de plonger le pays dans une impasse politique préméditée afin d’atteindre leur objectif d’entraîner le pays vers le vide constitutionnel », a estimé le vice-ministre de la Défense. « Dans ce cas, les manifestations populaires deviennent une monture facile pour ces individus afin de promouvoir des idées qui ne servent pas l’Algérie et qui ne se conforment nullement aux revendications populaires scandées », a-t-il ajouté.

« Aussi, il devient impératif de revoir la manière d’organiser ces manifestations et la nécessité de les encadrer par des personnes ayant un esprit nationaliste responsable », a indiqué Ahmed Gaïd Salah.

Le chef d’état-major s’est également interrogé durant son allocution sur « l’absence flagrante des personnalités nationales, des élites et des compétences nationales face aux événements et évolutions accélérés que connait notre pays et qui requièrent des propositions constructives à même de rapprocher les points de vue divergents ».

« En somme, ceux qui veulent maintenir le pays dans l’impasse sont des individus et des entités qui tentent sciemment de nous mener vers le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces qu’il peut comporter », a estimé le général de corps d’armée, mettant en garde contre le risque d’impasse politique et de vide constitutionnel.

« L’impasse politique et le vide constitutionnel planifiés de manière délibérée par ces entités est un parcours aux conséquences désastreuses sur les plans économique et social du pays, notamment dans le domaine des investissements et la préservation des postes d’emploi et du pouvoir d’achat des citoyens, voire sur tous les autres plans ayant un lien avec le processus de développement de manière générale », a affirmé Ahmed Gaïd Salah, pour qui « il parait que certains sont dérangés de voir l’Etat préserver sa notoriété et que ses institutions continuent à s’acquitter normalement de leurs missions, en dépit de cette crise ».

Tenue d’élections présidentielles

« La tenue des élections présidentielles mettra un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise », a avancé le chef d’état-major. Dans ce contexte, Ahmed Gaïd Salah a estimé dans son allocution que « l’étape principale serait d’accélérer la création et l’installation de l’instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections ».

« Nous attendons, dans ce cadre, l’accélération de la prise des mesures adéquates pour la mise en œuvre de ce mécanisme constitutionnel, considéré comme l’outil juridique idoine pour préserver la voix de l’électeur et donner une crédibilité aux élections », a indiqué le vice-ministre de la Défense.

Insistant encore sur la nécessité de tenir des élections présidentielles, le général de corps d’armée a estimé que celles-ci permettront « d’éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel et tout ce qui s’en suivra comme dangers et dérapages aux conséquences désastreuses ».

Mise en garde

Le chef d’état-major a conclu son allocution en formulant une mise en garde contre ceux qui se mettent « en travers de l’Armée nationale populaire et son commandement ».

Revenant sur son appel du 26 mars à appliquer l’article 102 contre le désormais ex-président Bouteflika, Ahmed Gaid Salah a estimé dans son allocution que « cet article a suscité de nombreuses interprétations erronées et tendancieuses de la part des têtes de la bande qui ont créé autour dudit article une agitation afin d’avorter toute démarche présentée par le commandement de l’Armée nationale populaire ».

« Ceux-là même qui ont démontré par ces positions qu’ils sont les ennemis de toute démarche salutaire même si elle est en faveur du pays, car leur parcours professionnel témoigne qu’ils n’ont rien donné à cette Armée, pour la simple raison qu’ils se sont affairé à réaliser leurs intérêts personnels étroits, loin de ce que leur dicte leur devoir national envers l’Armée et la Nation et il semble que leur ressentiment envers l’Armée et son Commandement a atteint un tel degré qu’ils sont véritablement contrariés par toutes ces étapes de développement que notre Armée a franchies sur plus d’un plan », a affirmé le chef d’état-major.

« Ce dépit a atteint des limites dangereuses, dont l’objectif clair est d’affaiblir l’Armée et freiner cet effort de développement considérable, ignorant que quiconque se met en travers de l’Armée nationale populaire et son commandement et œuvre à entraver ses efforts, se dresse nécessairement contre l’intérêt de l’Algérie », a estimé le général de corps d’armée.

« Nul doute que les têtes de la discorde, qui ont été démasqués, ainsi que leurs actes criminels et pernicieux néfastes pour l’Algérie, sont aujourd’hui en train de subir la sanction juste et équitable qu’elles méritent par la force de la loi », a affirmé Gaïd Salah, avant de mettre en garde que « ce sera également le sort de tous ceux qui sont impliqués dans le complot contre l’Armée Nationale Populaire et l’Algérie, en commettant des actes criminels ».

« Ceux-là même que les enquêtes persévérantes et approfondies en cours, ne manqueront pas de dévoiler dans l’avenir et seront eux aussi sanctionnés de manière juste et équitable par la force de la loi », a conclu le chef d’état-major sur le sujet.

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