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Gaid Salah suggère que la crise a été provoquée

Gaid Salah suggère que la crise a été provoquée

Nouvelle charge du général de corps d’armée, Ahmed Gaid Salah contre l’ex-général major, Mohamed Mediene, ancien patron du DRS.

Ce mardi à Constantine, le chef-d’état major de l’ANP a lancé de nouveau des accusations gravissimes à l’encontre de l’ancien patron du Renseignement, qu’il ne cite pas au demeurant, lui imputant, dans des allusions à peine voilées, la paternité des événements qui secouent le pays depuis le 22 février.

« J’ai affirmé dans une rencontre antérieure que nous étions en cours de démantèlement des bombes à retardement que le peuple algérien sait pertinemment qui les a plantées au sein de toutes les institutions de l’État, et que cette crise, dont nous n’avions guère besoin, a été inventée dans le but de semer les graines de la déstabilisation en Algérie, en créant un environnement propice au vide constitutionnel », a-t-il accusé.

« Ces individus-là, qui ont intentionnellement causé cette crise sont ceux-là même qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise », a-t-il ajouté.

On l’aura compris : les slogans « suspects» renvoient au rejet de l’application exclusive de l’article 102 et notamment au départ d’Ahmed Gaid.

Pour lui, « ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix ».

Reste qu’en usant du pluriel, Ahmed Gaid Salah ne semble pas cibler seulement, Mohamed Mediene. Combien sont-ils et qui sont-ils ? Mais visiblement, il cherche à convaincre de l’existence d’un complot, ce qui pourrait suggérer que ses « plans » à lui sont contrariés.

Il y’a une semaine, Ahmed Gaid Salah avait déjà indiqué que l’armée a pu « recueillir des informations avérées faisant état d’un plan malveillant pour mener le pays à l’impasse, dont les prémices remontent à 2015, lorsque les trames et les visées du complot ont été révélées ».

Il a assuré qu’il œuvrait « sereinement et avec patience à démanteler les bombes à retardement qu’ont implantées ces corrompus et corrupteurs dans les différents secteurs et structures vitales de l’État ».

Il y a quinze jours, depuis Ouargla, il évoquait explicitement le général Toufik. « J’ai déjà évoqué, lors de mon intervention du 30 mars 2019, les réunions suspectes qui se tiennent dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d’entraver les solutions de l’ANP et les propositions de sortie de crise. Toutefois, ces parties, à leur tête l’ex-Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d’induire en erreur l’opinion publique, et ce, en dépit de l’existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects. Nous avons affirmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s’agiter contre la volonté du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inciter à entraver les solutions de sortie de crise ».

Mais depuis sa réaction aux accusations d’une chaîne de télévision, l’ex-patron du DRS garde le silence. Et Gaid Salah qui l’a menacé de « mesures fermes » n’a également rien entrepris contre lui. Et curieusement, le chef d’état-major de l’ANP ne dit rien sur le lien entre la crise actuelle, le 5e mandat, l’obstination des Bouteflika à garder le pouvoir à vie, et surtout les carences d’un système prédateur, corrompu et archaïque.

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