Économie

Gaz : ENI sur le point de racheter des actifs de BP en Algérie

Le groupe énergétique italien ENI veut renforcer sa présence en Algérie dans un contexte de forte demande européenne, notamment de l’Italie, sur le gaz algérien.

Selon l’agence Reuters, le britannique BP est sur le point de céder des participations en Algérie à ENI, simultanément à un autre accord portant sur la fusion de leurs activités en Angola.

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Les deux géants pétroliers ont annoncé vendredi qu’ils vont créer une société appelée Azule Energy qui devrait être le plus grand producteur d’Angola.

Des sources ont déclaré à Reuters que BP et ENI devraient lever environ 2,5 milliards de dollars pour aider à financer la coentreprise dont la production de pétrole et de gaz sera d’environ 200 000 barils d’équivalent pétrole par jour.

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La fusion s’inscrit dans le cadre de la refonte par les deux majors de leurs activités pétrolières et gazières alors qu’elles se tournent vers les énergies renouvelables.

Les deux parties ont eu du mal toutefois à s’entendre sur un moyen d’équilibrer la valeur de leurs actifs angolais, les opérations et les réserves de pétrole et de gaz d’ENI étant plus importantes.

Dans un accord simultané mais séparé, BP est sur le point de vendre à ENI ses participations dans deux grands développements gaziers en Algérie, ceux de In Salah et In Amenas, ont indiqué les sources de Reuters, sans préciser la valeur de l’accord ni s’il est destiné à compenser le déséquilibre des actifs des deux groupes en Angola.

 

« Exporter plus de gaz vers l’Europe »

 

Les deux compagnies n’ont pas souhaité commenter l’accord concernant leurs activités en Algérie. « Le changement de propriétaire des deux centrales à gaz du sud de l’Algérie aidera ENI à développer l’infrastructure énergétique de l’Algérie et à exporter du gaz vers le sud de l’Europe via des gazoducs », ont indiqué les mêmes sources.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine jeudi 24 janvier, l’Algérie est sollicitée par ses principaux clients européens, l’Italie et l’Espagne, pour fournir plus de gaz à l’Europe, qui cherche à réduire sa dépendance des livraisons russes.

Le 28 février, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio s’est rendu à Alger pour tenter de convaincre les autorités algériennes d’augmenter les livraisons de gaz à son pays. Il était accompagné d’un haut responsable du groupe ENI.

« Avec l’un des plus grands réseaux de transport de gaz d’Europe, l’Italie est considérée comme une future tête de pont vers l’Europe pour le gaz – et l’hydrogène zéro émission – produit en Afrique du Nord et au-delà », écrit l’agence Reuters.

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