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Gaza : les images insoutenables de la famine

Gaza : les images insoutenables de la famine

Il a fallu le massacre de plus de 100 Palestiniens en attente de recevoir une ration alimentaire pour que les avertissements de plusieurs organisations soient prises au sérieux concernant le risque de famine à Gaza.

Des cas de mort de faim sont d’ores et déjà rapportés et les images insoutenables montrant l’ampleur de la catastrophe humanitaire parviennent quotidiennement de l’enclave palestinienne.

Vendredi 1ᵉʳ mars, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait état d’un dixième décès dû à la faim dans les hôpitaux de Gaza, notamment ceux du Nord. « Les chiffres non-officiels sont malheureusement plus élevés », a regretté Christian Lindmeier, porte-parole de l’agence onusienne.

La veille, dans la nuit de mercredi à jeudi, les soldats israéliens ont tiré sur la foule rassemblée pour recevoir de l’aide humanitaire, toujours dans le Nord de l’enclave. Bilan : 112 morts et plus de 800 blessés.

Les craintes des organisations internationales se concrétisent de la manière la plus dramatique qui soit. Ceux qui ont été épargnés par les bombardements de l’armée israélienne, qui ont fait plus de 30.000 morts depuis le 7 octobre, meurent maintenant de déshydratation et de malnutrition, c’est-à-dire de faim.

« Je viens du Nord de Gaza. Là-bas, c’est la famine »

Le 9 octobre dernier, soit deux jours après l’attaque du Hamas, le ministre de la Défense israélien, Yoav Galant, avait promis de tout couper aux habitants de Gaza et de les traiter comme des « animaux ». La population de Gaza s’est retrouvée dépourvue de tout, d’eau et d’électricité, de carburant, de soins et maintenant de nourriture.

« Mettre de la nourriture sur la table… a complètement cessé. Les fondements mêmes de la subsistance quotidienne des gens sont détruits », a constaté Jens Laerke, porte-parole du bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA).

Laerke livre aussi les chiffres des organisations humanitaires qui placent les 2,2 millions d’habitants de Gaza à la case d’insécurité alimentaire de « crise », dont 1,17 million à des niveaux d’insécurité alimentaire « d’urgence » et 500.000 sont dans une situation « catastrophique ».

Comme la guerre, la famine a commencé par le Nord de Gaza. Non pas que la situation humanitaire soit réjouissante dans le Sud, notamment à Rafah où s’entassent désormais 1,4 million de personnes, des réfugiés pour la plupart. Mais dans le Nord de Gaza, la faim a commencé à tuer.

Les gens qui ont réussi à fuir la zone décrivent une situation de famine. « Je viens du Nord de Gaza. Là-bas, c’est la famine. Je ne peux pas décrire la situation », raconte un réfugié qui a pris la route vers le Sud à la recherche de nourriture. L’homme raconte que sa fille en bas âge n’a plus de lait et qu’il la nourrit avec les restes de l’alimentation de bétail.

Ali, dix ans, tient dans sa main une galette de couleur orange. Elle est faite à partir d’un aliment de bétail. L’enfant n’a rien d’autre à manger. Devant la caméra, il décrit la douleur de la faim qui tord ses entrailles. Il dit rêver d’un morceau de pain blanc.

La chaîne Al Jazeera a diffusé des images insoutenables d’un bébé de 45 jours mort de faim. Il vient lui aussi du Nord de la bande de Gaza. Il n’a rien mangé pendant plusieurs jours et il est arrivé à l’hôpital Al Shifa dans un état grave. Les médecins n’ont rien pu faire pour lui.

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