Économie

Gel des importations sous « Autres » : de nouvelles précisions

L’Association des banques et établissements financiers (Abef) a apporté, dans une nouvelle note, des précisions sur la décision du gouvernement de geler les opérations d’importations sous la rubrique « Autres » du tarif douanier.

Cette note datée du 14 octobre, qui reprend les instructions du ministère du Commerce, précise que ce gel touche les importations de matières premières, et produits et marchandises destinés à la vente en l’état.

L’Abef précise aussi que cette décision concerne uniquement les matières, produits et marchandises inscrits sous le « code tarifaire repris dans la colonne (désignation des produits), mention « Autres » ».

L’Abef demande aux banques et établissements financiers de ne pas accepter les demandes de changement de position tarifaire « Autres »  des importateurs qui déclaraient auparavant leurs opérations sous cette rubrique, et ce jusqu’au 31 décembre prochain.

Le gouvernement soupçonne des opérateurs de recourir « exagérément» à la domiciliation sous cette rubrique à des fins de fraude et de surfacturation. En juin dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a indiqué que le taux de surfacturation des importations algériennes était de 30 % durant les années 2000.

L’évolution des importations et des exportations depuis 2014

« La ‘Issaba’ (bande) a volé et transféré à l’étranger des centaines de milliards de dollars« , précisant que « l’État avait investi presque 1000 mds USD depuis le début des années 2000 et que le taux de surfacturation était de 30 %« , a-t-il dit dans un entretien à Al-Jazeera.

L’Algérie multiplie les mesures de durcissement des conditions d’importation pour lutter contre les surfacturations et réduire la facture des achats à l’étranger, dans un contexte de forte baisse de ses recettes en devises.

Le gouvernement ambitionne de ramener la facture globale des importations de marchandises sous la barre des 30 milliards de dollars en 2021 contre un peu plus de 34 milliards en 2020 et près de 42 milliards de dinars en 2019, 45 milliards en 2018, 46 milliards en 2017, 47 milliards en 2016, 51 milliards en 2015 et près de 60 milliards de dollars en 2014.

Les exportations algériennes ont suivi la même tendance baissière : de 60 milliards de dollars en 2014, elles ont fortement baissé à 34 milliards de dollars en 2015, 30 milliards en 2016, 35 milliards en 2017, 41 milliards en 2018, 35 milliards en 2019 pour chuter à 23 milliards de dollars en 2020.

La balance commerciale de l’Algérie est déficitaire depuis 2014, année durant laquelle le pétrole, qui représente la principale source en devises du pays, a fortement chuté. Ce déficit a atteint les 17 milliards de dollars en 2016.

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