Économie

Guerre en Ukraine : quel impact pour l’Algérie ?

La guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine n’a pas de répercussions que sur le gaz et le pétrole, dont les prix ont flambé dès l’annonce de l’opération militaire par le président Vladimir Poutine ce mardi à l’aube. Le Brent s’échange à plus de 100 dollars le baril, une première depuis 2014.

Les deux pays sont aussi de gros producteurs et exportateurs de céréales et autres grains, d’où des inquiétudes pour l’approvisionnement mondial, notamment en blé. L’Algérie, gros importateur, est directement concernée par les répercussions de ce conflit.

La Russie est deuxième exportateur mondial de blé, l’Ukraine quatrième. À eux deux, ils représentent près du tiers (29 %) des exportations mondiales (17 % pour la Russie et 12 % pour l’Ukraine). Cette dernière est considérée comme le grenier de l’Europe.

Les analystes craignent une diminution de l’offre et une hausse substantielle des prix, déjà très élevés, notamment si le conflit s’étend à la mer noire d’où est exportée une grande partie du blé ukrainien.

« Si l’offre diminue dans les prochains mois alors que la demande restera réelle et maintenue, vous pouvez avoir des conséquences importante », estime Sébastien Abis, directeur du club Demeter et chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS, France).

Prix en hausse et inquiétudes pour l’approvisionnement

« Il se peut qu’on assiste à une période prolongée de tensions géopolitiques élevées et de prime de risque élevée dans toutes les matières premières compte tenu de l’impact considérable de la Russie sur ces marchés », estiment de leur côté les analystes de JP Morgan.

Ce mardi matin, les cours de blé ont bondi de 9 %, ce qui fait une hausse de 12 % en trois semaines.

Pour l’Algérie, la facture des importations alimentaires risque d’augmenter encore. Des inquiétudes sont aussi exprimées sur les graines oléagineuses dont les prix se sont également envolés.

À Chicago, le boisseau de soja a atteint 16,71 dollars le baril, son plus haut niveau depuis 2012. L’Ukraine produit aussi du tournesol, qui n’a pas donc été épargné par la flambée.

Quelles seront les répercussions pour l’Algérie qui importe la totalité de ses besoins en graines oléagineuses ? Outre la hausse inévitable de la facture, des soucis peuvent se poser pour l’approvisionnement en soja et en tournesol, a appris TSA de sources proches du secteur.

Pour le soja importé de Russie, le risque concerne le paiement en cas de renforcement des sanctions occidentales. Pour le tournesol, il concerne le chargement dans les ports ukrainiens. Les navires vont les éviter tant que les combats se poursuivront.

 

 

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