L’Algérie a décidé d’imposer aux importateurs d’apposer le label Hallal sur les produits importés de l’étranger et a accordé en décembre dernier à la Grande mosquée de Paris la tâche de certifier les produits importés par l’Algérie à partir de France.
En juillet dernier, la procédure d’importation des produits avec le label Hallal a été explicitée dans une note du ministère du Commerce, mais cela n’a pas permis de dissiper les zones d’ombre et de lever toutes les contraintes rencontrées par les entreprises pour importer les produits dont elles ont besoin pour leurs usines. C’est le cas des producteurs de boissons algériens. Ces derniers ont saisi le 18 juin dernier le ministère du Commerce.
L’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) a détaillé dans une lettre les obstacles rencontrés par les opérateurs de la filière pour importer des produits labellisés hallal. Parmi ces obstacles figure le prix élevé de la certification par la Grande mosquée de Paris.
Hallal : les producteurs algériens de boissons se plaignent
Selon cette association, l’institution religieuse certifie les produits à raison de 0,15 euro le kg, un tarif considéré comme « exorbitant » et qui sera répercuté par les fournisseurs sur le prix de vente des produits destinés à l’Algérie.
L’Apab a posé aussi le problème de l’absence de précision concernant la labellisation de certains produits d’origine végétale (additifs alimentaires) et des fromages fabriqués avec du lait de vache, qui nécessitent un certificat hallal pour passer auprès des autorités portuaires.
En réponse aux problèmes posés par les producteurs algériens de boissons, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations a apporté dimanche 6 août des clarifications concernant la certification pour les produits importés, ce qui dénote de la précipitation avec laquelle la procédure a été faite.
Il a précisé que seuls les additifs alimentaires d’origine animale et/ou composés d’éléments susceptibles d’être non « hallal », en raison de leurs modes d’obtention, préemballés et destinés à la revente en l’état ou destinés aux industries alimentaires, sont concernés actuellement par la certification Hallal.
Le ministère du Commerce indique que les arômes alimentaires « ne sont pas considérés comme des additifs alimentaires ». Tout comme les concentrés de fruits, les arômes alimentaires ne figurent pas actuellement dans la liste des denrées alimentaires concernées par l’obligation de la certification « hallal ». Pour les fromages, ils sont concernés par la labellisation hallal, selon le ministère du Commerce, qui ne se prononce pas sur le prix pratiqué par la Grande mosquée de Paris.
Le département de Tayeb Zitouni apporte une autre clarification à l’adresse des producteurs algériens de boissons, en indiquant que l’importateur est dans « l’obligation d’informer son fournisseur pour se rapprocher de l’institut islamique de la grande mosquée de Paris pour obtenir tous les documents demandés et s’enquérir des démarches et mesures à suivre pour la certification « hallal » des produits concernés ».