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Hirak : une pétition contre la répression à Oran

Hirak : une pétition contre la répression à Oran

Le premier vendredi du Hirak, après près d’une année de suspension à cause du Covid-19, a été marqué par plusieurs arrestations et une violente répression, selon plusieurs manifestants et des journalistes.

À Place d’Armes dans le centre-ville d’Oran, les services de sécurité ont arrêté plusieurs personnes dont des journalistes et des militants des droits de l’Homme, avant de les relâcher tard dans la nuit de vendredi à samedi.

En signe de protestation contre cette répression qui contredit les déclarations officielles sur la liberté de manifester qui est garanti par la Constitution, des citoyens d’Oran ont signé une pétition « JE SUIS ORAN ».

Le texte, qui a été publié sur les réseaux sociaux, a été signé par plusieurs personnes dont des universitaires, des journalistes, des militants et de simples citoyens.

« En ce vendredi 26 février 2021, les citoyens nourris des idées du Hirak et voulant manifester pacifiquement ont été empêchés de se regrouper par les forces de police », écrivent les initiateurs de la pétition.

« Arrestations musclées de jeunes et de moins jeunes, de femmes de tous âges »

Ils dénoncent un « dispositif policier impressionnant » qui « s’est déployé à travers le centre-ville procédant à des arrestations musclées de jeunes et de moins jeunes, de femmes de tous âges, insultés, bousculés, frappés et poussés dans les véhicules de police pour être dirigés vers les différents commissariats où ils ont été verbalisés sous différents prétextes ».

Dans leur pétition, les signataires disent prendre à « témoins les citoyens de la wilaya d’Oran, les autorités de cette wilaya responsables de cette situation honteuse. Ils prennent aussi à témoin l’opinion nationale et internationale pour la restriction de la liberté d’expression par la force ».

« Ils considèrent que les manifestations par des marches ou tous autres moyens pacifiques sont un droit humain reconnu par les conventions internationales et même par la Constitution imposée par un pouvoir illégitime », écrivent-ils.

Les signataires affirment qu’ils « maintiennent leur attachement aux revendications du Hirak quant aux changements profonds de la nature du pouvoir et s’engagent à œuvrer pour l’émergence d’un État civil, démocratique et social tel que défini par la Proclamation du Premier Novembre 1954 ».

Tout en s’engageant  à « continuer les marches citoyennes malgré les interdictions », ils mettent « les autorités devant leurs responsabilités en cas de dépassements ».

« Toute forme de répression sera inscrite au registre des autorités locales donneurs d’ordre de manière générale et du pouvoir représenté par le président de la République de fait, de manière particulière », conclut la pétition. Selon le CNLD, au moins 120 personnes ont été arrêtées vendredi à Oran.

Lundi, d’imposantes marches se sont déroulées à Alger et dans plusieurs villes du pays, à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement du Hirak, le 22 février 2019.

Vendredi, le Hirak a acté son retour après près d’une année de suspension à cause de la pandémie de Covid-19, avec des marches pacifiques à Alger et dans plusieurs villes du pays. De nombreuses arrestations ont été opérées par les services de sécurité dans plusieurs villes et de nombreuses marches ont été empêchées par la police.

Dans un entretien à France 24 diffusé dimanche 21 février, le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum avait pourtant déclaré que les manifestations pacifiques étaient autorisées en Algérie.

« Le droit de manifester est un droit constitutionnel mais nous vivons des circonstances exceptionnelles dues au Covid-19« , a-t-il dit.

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