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Hôpital de Boufarik : le syndicat des praticiens spécialistes réagit

Hôpital de Boufarik : le syndicat des praticiens spécialistes réagit

Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) prend la défense de son président et par ailleurs chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik, le Dr Mohamed Yousfi objet d’une contestation de la part des personnels de santé de cet hôpital, qui sont en première ligne dans la lutte contre le coronavirus.

Dans un communiqué publié ce dimanche 29 mars, le SNPSSP revient sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée la fronde de jeudi et dimanche et évoque les raisons de ce bras de fer qui intervient en pleine épidémie du Covid-19.

« La genèse remonte au passage en phase 3 de l’épidémie, lorsque les capacités du service de maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik, commençaient à être débordées. Le responsable du service (Dr Yousfi, Ndlr) a demandé la mobilisation de ressources supplémentaires en termes de lits et de personnels à partir des autres services de l’établissement pour faire face à l’épidémie. Une première réaction de peur et de panique chez certains personnels concernés a entraîné une avalanche d’arrêts de travail. Les autres personnels restés en poste ont d’emblée manifesté des réticences à s’intégrer dans le dispositif de prise en charge », souligne le SNPSSP

Selon sa version des faits, le syndicat ajoute : « L’équipe du service de maladies infectieuses continuait son travail normalement avec toutes les difficultés liées à cette surcharge de patients hospitalisés. Le 26 mars, une escalade dangereuse dans cette affaire a eu lieu : un appel à été lancé pour observer une minute de silence à la mémoire d’un collègue, ambulancier au sein de l’établissement décédé après avoir contracté le Covid-19 au sein de sa fonction ».

« Les responsables médicaux d’autres services protestent contre l’admission de malades dans « leurs lits » »

« Au dernier moment, précise le SNPSSP, cette minute de silence a été détournée en une action de protestation, menée par des personnels des autres services qui refusaient d’être associés à la prise en charge de l’épidémie, contre la personne du chef de service des maladies infectieuses, considéré comme étant la source de leur malheur. Lequel chef de service se trouve être par ailleurs le président du SNPSSP ».

Le SNPSSP met les attaques dont fait l’objet son président dans le cadre d’une rivalité syndicale. « Il est facile de comprendre alors que cette réaction de peur et de panique, compréhensible jusqu’à un certain point parmi le personnel, soit instrumentalisée par des syndicats rivaux, sans aucun égard pour le contexte (certains des contestataires étant des responsables syndicaux locaux et ne s’en sont pas cachés) », accuse le syndicat des praticiens spécialistes.

« Il est à noter que ce regroupement s’est tenu au sein de l’hôpital, en pleine phase 3 de l’épidémie, enfreignant toutes les consignes de distanciation sociale imposées réglementairement, en associant même des riverains, mettant ainsi en danger le personnel, et donnant le pire des exemples à la population en pareille circonstance », relève le SNPSSP qui souligne avoir fait le choix de ne pas réagir suite aux incidents de jeudi dernier « pour ne pas faire de surenchère dans cette période très sensible, espérant que les esprits allaient revenir à la raison ».

« Malheureusement, la même situation s’est reproduite ce dimanche 29 mars 2020, avec la même virulence. L’équipe du service de maladies infectieuses, sous le choc, n’assure plus que les urgences. Les personnels des autres services refusent de travailler et les responsables médicaux d’autres services protestent contre l’admission de malades dans « leurs lits » alors que leur activité habituelle est à l’arrêt », observe le SNPSSP qui annonce que la direction de l’EPH « est contrainte de lancer un appel à volontaires de l’extérieur pour renforcer l’établissement, pour pallier la situation ».

« Faire passer l’intérêt général au dessus de toute autre considération »

« Tout cela se produit alors que l’épidémie est en pleine phase ascendante et que les cas sont en train d’augmenter quotidiennement. La situation est très grave et met en danger les capacités de réaction face à l’épidémie avec les conséquences pour la population qui en découlent », alerte le syndicat des praticiens spécialistes.

« Devant ces escalades, le SNPSSP sort de toute réserve pour informer l’opinion et contrer toute la désinformation qui est développée à des fins inavouées, et qui cible, au-delà de la personne du président du Syndicat, des adhérents en train d’accomplir leur devoir sur le terrain », est-il mentionné dans le communiqué.

Le SNPSSP se dit « affligé et scandalisé de voir de tels comportements en lieu et place de la solidarité qu’étaient en droit d’attendre les personnels en première ligne de la lutte contre l’épidémie ».

Le SNPSSP lance un « appel à la raison aux contestataires auxquels il demande de faire passer l’intérêt général au dessus de toute autre considération ».

« La situation, ajoute le communiqué, commande de remettre à plus tard tout différend éventuel pour faire face au péril sanitaire qui menace le pays. Toutes les autorités sont interpellées pour mettre fin à ce désordre public aux graves conséquences, et pour assurer la sécurité des personnels du service de maladies infectieuses, afin de permettre à ce service de retrouver son fonctionnement normal ».

Enfin, le SNPSSP « déplore vivement le mutisme des syndicats représentant les personnels contestataires, mutisme qui ouvre droit à toutes les lectures ».

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