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Houda Feraoun, Temmar, Khellil … : les « oubliés » de la justice rattrapés

Houda Feraoun, Temmar, Khellil … : les « oubliés » de la justice rattrapés

La machine judiciaire a repris de plus belle la chasse aux responsables n’ayant pas fait le meilleur usage de leurs fonctions sous le long règne de Abdelaziz Bouteflika.

Ce mercredi 11 mars, ce sont pas moins de sept anciens ministres et un ex-Premier ministre qui ont vu leurs dossiers transférés à la Cour suprême comme le veut la procédure, le tribunal d’Alger s’étant déclaré incompétent, conformément au code de procédure pénale qui accorde le privilège de juridiction pour les responsables de haut rang.

Il s’agit de Abdelmalek Sellal, déjà détenu et condamné dans une autre affaire, son directeur de cabinet Mustapha Rehiel, Houda Imane Feraoun, ancienne ministre des Télécoms, Djamila Tamazirt, qui a géré le département de l’industrie entre avril et décembre 2019, Chakib Khellil, ministre de l’Energie entre 1999 et 2010, Noureddine Bouterfa directeur de Sonelgaz puis ministre de l’Energie, Mohamed Benmeradi, ancien ministre de l’Industrie et Hamid Temmar, ministre durant 13 ans sous le règne de Bouteflika.

Temmar fut successivement ministre des Participation de l’Etat, du Commerce, de la Promotion de l’investissement, de l’Industrie et des Statistiques, entre 1999 et 2012. Il était l’un des hommes forts des gouvernements successifs pendant cette période, avec Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, et Chakib Khellil. Leur amitié avec le président remontait à des décennies.

En 2010, et suite à des désaccords avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia sur la politique industrielle, des désaccords qui avaient d’ailleurs débordé sur la place publique, Temmar est rétrogradé : il perd l’important portefeuille de l’Industrie et des Participations de l’Etat pour hériter du ministère de la Prospectives et des Statistiques.

En 2012, il n’est pas retenu dans le premier gouvernement de Abdelmalek Sellal et se retire définitivement de la scène publique. Les Algériens l’ont presque oublié, au point où la présentatrice de l’ENTV qui a lu ce mercredi la liste des anciens responsables poursuivis devant la Cour suprême l’a confondu avec Abdelouahid Temmar, ancien ministre de l’Habitat et poursuivi lui aussi dans une autre affaire.

Le ministère de l’Industrie, un véritable nid de guêpes

Mais la justice ne l’a pas oublié puisqu’elle vient de déterrer une vieille affaire dans laquelle des soupçons pèsent sur lui, celle de l’entreprise publique de construction Batigec. Son successeur au ministère de l’Industrie, Mohamed Benmeradi est lui aussi cité dans la même affaire.

Ce ministère de l’Industrie est décidément un nid de guêpes. Alors que trois de ses anciens titulaires (Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdeslam Bouchouareb) ont été condamnés à de lourdes peines, la justice est sur les traces de trois autres.

Car en plus des dossiers de Temmar et Benmeradi, la Cour suprême a été saisie simultanément de celui Djamila Tamazirt qui a géré le même département durant l’intervalle entre la démission de Bouteflika et avril 2019 et l’élection de Abdelmadjid Tebboune, en décembre. Elle est poursuivie dans l’affaire du complexe agro-alimentaire de Corso (Boumerdès). Sellal, déjà condamné à 12 ans de prison dans l’affaire des usines d’assemblage automobile et du financement opaque de la campagne électorale de Bouteflika, est cité cette fois dans l’affaire de l’homme d’affaires Hocine Metidji, emprisonné depuis quelques semaines.

Mustapha Rehiel, son directeur de cabinet à la primature avec le rang de ministre est lui aussi impliqué. Chakib Khellil, qui a quitté le gouvernement en 2010 conséquemment à l’éclatement de l’affaires Sonatrach I, mais contrairement à Hamid Temmar, l’opinion publique ne l’a pas oublié.

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